
La visite de Narendra Modi marque la signature d’accords stratégiques renforçant les relations bilatérales. Patrick Hilbert et ses invités en ont débattu dans « Au Cœur de l’Info », lundi 10 mars.
Publicité
Maurice et l’Inde entretiennent des relations privilégiées sur les plans historique, culturel, économique et diplomatique, et la venue de Narendra Modi revêt une importance particulière et une forte symbolique, selon Harish Chundunsing, ancien journaliste et observateur politique. « Il s’agit d’une personnalité de premier plan, à la tête de la plus grande démocratie du monde et du deuxième pays le plus peuplé après la Chine. Accueillir le Premier ministre Modi est un immense honneur », a-t-il expliqué, soulignant que « les liens entre les deux nations vont bien au-delà des simples relations diplomatiques ».
Le fait que Narendra Modi ait accepté l’invitation de Maurice alors qu’il visite les plus grandes puissances mondiales est en soi un événement historique, selon Mookhesswur Choonee, ancien ministre, ex-ambassadeur de Maurice en Inde et actuel président de GOPIO International. « Cette visite revêt un caractère historique, car en 2014, peu après son élection en tant que Premier ministre, Narendra Modi avait invité Navin Ramgoolam en Inde. Ce dernier avait alors été le premier dirigeant hors du groupe SAARC à être reçu. Cette nouvelle visite s’inscrit donc dans une continuité, comme un retour symbolique. La relation entre les deux pays est véritablement unique », a-t-il souligné.
Nivedita Nathoo, vice-présidente d’Overseas Friends of BJP, a fait ressortir les liens étroits qui unissent les deux pays. « Une part importante de la population mauricienne est d’origine indienne, ce qui fait de Maurice un lieu spécial pour tous les Premiers ministres indiens, et en particulier pour Narendra Modi. C’est également pour cette raison qu’il n’a pas tenu compte de l’ordre protocolaire habituel pour déterminer qui devait être invité en premier et qui devait effectuer la première visite », a-t-elle estimé.
Intervenant par téléphone, Jean Claude de l’Estrac, ancien ministre des Affaires étrangères, s’est principalement penché sur les raisons qui auraient poussé le Premier ministre indien à accepter l’invitation de Maurice : « Peut-être a-t-il voulu dissiper l’idée, véhiculée par l’ancien gouvernement, selon laquelle les relations entre Maurice et l’Inde seraient une affaire personnelle entre Narendra Modi et Pravind Jugnauth. Or, ces liens ne dépendent pas des dirigeants en place, que ce soit à Maurice ou en Inde. Il s’agit avant tout d’une relation historique, enracinée dans l’histoire du peuplement de Maurice, à laquelle se sont ajoutés des enjeux économiques et géopolitiques au fil du temps. »
Parmi les différentes négociations prévues lors de la visite de deux jours du Premier ministre indien, les invités sur le plateau ont mis en avant les projets sur lesquels les deux chefs de gouvernement devraient se pencher. « J’espère que, dans les coulisses des discussions, la révision de certaines conditions de la convention fiscale (DTAT) avec l’Inde sera abordée, afin que Maurice puisse bénéficier d’un traitement au moins équivalent à celui accordé à Singapour », a souligné Mookhesswur Choonee.
De son côté, Harish Chundunsing a évoqué la situation du Metro Express : « MEL enregistre un déficit annuel d’au moins Rs 300 millions. Sachant que le projet a bénéficié d’un soutien financier de l’Inde, il serait intéressant de voir si ce sujet sera inclus dans les négociations et s’il pourrait être question d’une demande d’effacement partiel de la dette ou de sa conversion en actionnariat. »
Parmi les nombreux accords qui seront signés, Nivedita Nathoo a exprimé le souhait de voir un engagement spécifique en faveur de l’économie bleue : « Ce secteur pourrait devenir un pilier de l’économie mauricienne, et l’Inde a déjà manifesté son intention de nous soutenir sur ce dossier. »

Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !