
- L’ex-CP renvoie la balle au DCP Admin
Anil Kumar Dip, ex-commissaire de police, a été arrêté mardi par la Financial Crimes Commission. Il est accusé d’irrégularités dans le décaissement de Reward Money, impliquant plus de Rs 198 millions sous son commandement entre 2022 et 2024.
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Anil Kumar Dip, l’ancien commissaire de police (CP), âgé de 64 ans, a passé sa première nuit en cellule après son arrestation mardi par la Financial Crimes Commission (FCC). L’ex-patron des Casernes centrales a été rattrapé par l’affaire des paiements controversés de Reward Money sous son commandement. La FCC lui reproche d’avoir utilisé sa position comme CP pour modifier le Standing Order 122 à deux reprises, dont l’une permettant aux policiers de bénéficier de réclamations de Reward Money.
Selon l’enquête, Dip aurait abusé de sa position pour faciliter des décaissements abusifs dépassant Rs 198 millions. Au total, entre mai 2022 et octobre 2024, Rs 250 millions ont été décaissées à titre de Reward Money. Le paiement des Rs 52 millions restantes n’a pas été jugé irrégulier, soit est justifiable. L’ex-CP fait face à deux accusations provisoires : Using office for gratification sous la section 7 de la PoCA pour un montant de Rs 33 millions et Public official using office for gratification sous la section 22 de la FCC Act pour un montant de Rs 165 millions.
Face aux enquêteurs mardi, Anil Kumar Dip a tenté de se décharger de toute responsabilité en renvoyant la balle dans le camp du DCP Admin des Casernes centrales. Il a soutenu qu’il ne faisait qu’approuver les demandes dans un cadre purement formel, par le biais de son bureau. En présence de ses avocats, Me Ivan Collendavelloo, Me Christelle Sohun et Me Seety Naidoo, l’ex-CP a nié toute maldonne dans l’affaire Reward Money, lors de son audition « under warning ».
Pendant plus de neuf heures d’interrogatoire, Dip a été confronté aux différents décaissements destinés à des unités tombant directement sous sa responsabilité, notamment la Police Headquarters Special Striking Team (PHQ SST), la Special Intelligence Cell (SIC) et la Force Crime Intelligence Unit (FCIU). Il a insisté sur le fait que toutes les procédures avaient été suivies à la lettre et que l’Internal Control Unit, supervisée par le DCP Admin, n’avait décelé aucune irrégularité. Selon lui, son rôle se limitait à approuver les demandes, toutes vérifiées en amont. Il a ajouté que même le Financial Controller attaché aux Casernes centrales n’avait jamais signalé d’anomalie, rappelant que les finances, y compris le Reward Money, étaient auditées tous les trimestres.
Le DG par intérim, Sanjay Dawoodarry, est resté à la commission jusqu’au départ d'Anil Kumar Dip des locaux de la FCC, assurant le bon déroulement des exercices. Il était épaulé par ses nombreux collaborateurs, responsables des enquêtes également, tout comme les membres du département légal de la commission.
Selon la FCC, plus de Rs 250 millions ont été déboursées sous sa direction, un montant jugé largement au-dessus des barèmes établis, ce qui soulève de sérieux doutes sur la légalité des transactions.
Confronté aux décaissements de Reward Money
La FCC a déjà établi une liste de paiements jugés colossaux attribués aux informateurs des unités d’élite directement rattachées à son bureau : la Special Striking Team (Rs 83 M), la Special Intelligence Cell (Rs 34,7 M), la PHQ (Rs 160,3 M, incluant la SST et la SIC), et la FCIU (fausses réclamations de Rs 3 M). Dip a été invité à fournir des explications détaillées sur ces primes approuvées par son bureau.
Les enquêteurs s’intéressent aussi au rôle de ses anciens proches collaborateurs : l’ACP Dunraz Gangadin, le sergent Yeshdeo Seeboruth (Police Research Development Unit) et d’autres officiers de la PHQ. La FCC cherche à savoir si Dip avait effectivement donné son aval pour ces décaissements.
À ce stade, plusieurs hauts gradés ont déjà été arrêtés : les ACP Lilram Deal et Dunraz Gangadin, le SP Ashik Jagai, les ASP Faraaz Mooniaruth et Rajcoomar Seewoo, ainsi que les sergents Yeshdeo Seeboruth et Yusuf Ali Hamud Hossen, dit Mose.
Mardi, une forte présence policière était observée devant le siège de la FCC : Emergency Response Service (ERS), National Security Service (NSS) et autres unités. Vers 13h30, Dip est arrivé avec ses avocats, dans un véhicule conduit par le Senior Counsel (SC) Collendavelloo. « Korek la, tou korek la », a-t-il lancé avant d’entrer. Interrogé sur ses craintes, il a répondu : « Sa banla va gete. » Et sur d’éventuelles fautes : « Nanien, monn fer mo travay kouma enn profesionel. »
Par ailleurs, la FCC veut aussi l’interroger sur deux courriers qu’il aurait adressés à un haut responsable de la SBM en octobre 2024, sollicitant des retraits quotidiens d’un million de roupies sur deux semaines, juste avant les élections de novembre.
Dans cette affaire, Anil Kumar Dip devient le huitième suspect arrêté et placé en cellule.

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