En soins intensifs pour une infection pulmonaire à l’hôpital Victoria, cet homme de 51 ans est décédé vers 21 heures le jeudi 19 mars. Confinés en Belgique à cause de la pandémie du coronavirus, ses cinq enfants sont inconsolables. Sa fille aînée, se confie à Le Dimanche/L’Hebdo.
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« Un premier test du Covid-19 effectué par le ministère de la Santé sur mon papa était négatif. Ainsi a-t-on confirmé à ma tante qui s’occupait de mon père à Maurice. On a appris par la suite qu’il est mort du coronavirus. », confie sa fille aînée, Steffy. Cette dernière vit en Belgique avec sa mère, sa sœur et ses trois frères.
Meurtrie par la disparition soudaine de son père, elle relate sa dernière rencontre avec lui, au mois de février dernier. « Il a insisté pour venir me voir en Belgique pour mes 25 ans. Lors de ses vacances ici, il voulait passer du temps en famille et surtout voir mon petit frère de 16 ans qui a subi une opération chirurgicale en raison d’une insuffisance cardiaque. Il nous a tous ramenés des cadeaux de Maurice. Il s’est aussi assuré de passer individuellement du temps avec chacun d’entre nous », soutient Steffy.
La jeune femme poursuit que son père a pris l’avion de la Belgique en passant par Dubaï avant de regagner Maurice vendredi dernier. « Lorsqu’il a repris son travail, il était en forme. Il y a deux semaines, il nous disait qu’il avait pris froid. Connaissant la nature de son travail, nous nous sommes dits que cela est dû à une surutilisation du climatiseur dans sa voiture comme d’habitude », indique-t-elle. Vers le 10 ou 11 mars dernier, son père les a appelés pour leur dire qu’il s’était rendu pour une consultation médicale dans le privé. Mais que malheureusement le médecin n’était pas de service. « Après le vendredi 13 mars, il est reparti chez le médecin. Celui-ci lui a dit que c’était une simple grippe et lui a prescrit des médicaments », souligne Steffy. Se sentant mal en point, le samedi 14 mars dernier, Il s’est rendu pour des soins à la clinique Bon Pasteur à Rose-Hill. Lieu où le personnel soignant lui informe cette fois-ci que selon le protocole établi par le ministère de la Santé, il devra se faire soigner à l’hôpital Victoria de Candos.
Une fois sur place, il est placé loin des patients de salle où il a été admis, dans une chambre isolée. « Lorsque nous lui avons parlé, mon père nous a dit qu’il se sentait très faible. Il était aussi fâché par le comportement des infirmiers qui le traitaient comme un pestiféré par peur qu’il soit contaminé par le coronavirus », lâche Steffy. Après trois jours d’hospitalisation, son père a commencé à avoir du mal à respirer. « La dernière fois qu’on lui a parlé c’était le matin du mardi 17 mars. Et dans la soirée le même jour, nous avons appris que notre père avait été placé en soins intensifs sous respiration artificielle pour cause d’infection pulmonaire », se désole-t-elle. Avant d’ajouter que c’est vers 21 heures le jeudi 19 mars que ses proches ont été informés de son décès.
Vite incinéré
« L’hôpital a appelé ma tante à Maurice le même jour pour lui dire que suivant le protocole du ministère de la Santé, mon père devait être incinéré au plus vite. Et on lui a demandé de faire le nécessaire », indique Steffy. Et d’ajouter que le personnel du service funèbre retenu par sa famille, leur a indiqué qu’ils ont reçu le corps emballé de la tête au pied par le personnel hospitalier et qu’ensuite, eux, ils ont placé mon père tel quel dans un cercueil.
« Nous nous demandons de quel protocole il s’agit, car le test du Coronavirus effectué sur mon père s’est révélé négatif. Quand est-ce que le deuxième test a été fait ? » s’interroge la fille du défunt. D’où la demande de ses proches au ministère de tutelle de leur faire parvenir un document officiel attestant les tests et les résultats du Corona Virus effectués sur leur père. « Mon père était diabétique mais sans autres complications médicales. Lors de son décès, aucune autopsie n’a été pratiquée pour savoir la cause. Mon père a été incinéré à Bambous le vendredi 20 mars sans explications concrètes », dit la jeune femme. Et de préciser que son papa n’est pas Belge mais bel et bien Mauricien de naissance. Elle annonce qu’une fois la période de confinement sera finie, sa famille se rendra dans un futur proche à Maurice pour une cérémonie de recueillement, à sa mémoire.
Un papa plus que génial
« Il était un père très attentionné. Il aimait nous parler et nous apprendre des choses. Il nous faisait aussi de bons petits plats qu’on mangeait à table, tous ensemble. Il adorait passer du temps avec nous. Il avait la pêche comme loisir. Il était génial comme papa », confie Steffy en larmes. « J’avais 23 ans lorsque que sa mère nous a introduit et on s’est marié peu de temps après. De cette union, nous avons eu deux filles et trois garçons », raconte l’ex-épouse du défunt. Séparés, chacun a refait sa vie. Lui à Maurice et elle en Belgique.
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