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Premhans Jhugroo : le moteur de l’administration publique

Premhans Jhugroo, au départ, se voyait ingénieur mécanique. Premhans Jhugroo, au départ, se voyait ingénieur mécanique.

Fils d’un planteur de cannes, Premhans Jhugroo se voyait davantage ingénieur mécanique, ayant passé son adolescence à aider à la réparation des camions. Un examen a changé son parcours.

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L’on ne choisit pas toujours la route que l’on aurait aimé prendre. Ce n’est pas Premhans Jhugroo dira le contraire. Promu Secretary for Home Affairs en remplacement de Nayen Koomar Ballah le mois dernier, le haut fonctionnaire avait envisagé de se lancer dans le génie mécanique en quittant le collège en 1973.

À 19 ans, son Higher School Certificate (HSC) en poche, il caressait le projet de suivre cette filière à l’université de Maurice, ayant passé la majeure partie de son adolescence à démonter les camions de son père, planteur de cannes à sucre dans la région d’Holyrood, à Vacoas. Du remontage des pièces du moteur et autres, il en était devenu un vrai spécialiste, d’où ce choix qui l’aurait éloigné des arcanes du pouvoir.

Le hasard faisant bien les choses, il enseignait quelques mois durant au collège Patten, à Rose-Hill, en attendant ses résultats du HSC, lorsqu’il décide de participer à un examen pour être reçu comme Assistant Secretary au sein de la Fonction publique. L’ancien élève des collèges New Eton et Eden est sélectionné et il doit suivre un cours en administration publique.

Même si une future carrière de gestionnaire va l’éloigner irrémédiablement de la mécanique, Premhans Jhugroo s’applique. Quatrième au sein d’une famille de huit enfants, de surcroît l’ainé des garçons, il se doit de donner le bon exemple : en réussissant dans ses études.

Chez les Jhugroo, même si les précédentes générations ont vécu de la terre, les aînés n’ont jamais cessé de mettre l’accent sur l’importance de l’éducation, celle-ci étant synonyme d’avancement personnel et de mobilité sociale. C’est ainsi qu’après son BA en poche en 1977, il enchaînera un MBA auprès de l’université indienne de Manipal et poursuivra d’autres formations à l’Administrative Staff College d’Hyderabad ainsi qu’à la National University of Singapore, le Civil Service College de la ville-état et l’University of York du Canada durant ces dernières années.

Témoin privilégié

De simple cadre administratif à ses débuts au ministère de Rodrigues en 1979, Premhans Jhugroo a été un témoin privilégié des changements politiques qui se sont opérés dans les années qui ont suivies. Il entre pour la première fois au Prime Minister’s Office en 1987 en tant qu’Assistant Secretary.

Cinq ans plus tard, le fonctionnaire passe à la Public Service Commission. En 1998, il est muté au ministère de la Santé. Principal Assistant Secretary, il est aux premières loges pour la rédaction de la Food Act que Kishore Deerpalsingh entend faire respecter. Nommé secrétaire auprès de la Public Service Commission & Disciplined Forces Service Commission en 2000, il y a passera deux ans avant de se retrouver au ministère du Droit de la Femme en tant que Permanent Secretary.

De 2003 à 2005, Premhans Jhugroo est envoyé au ministère de la Pêche. Il atterrira par la suite à celui de la Fonction publique pour une durée de trois ans. De retour à la Santé en 2009, il a travaillé sur l’acquisition controversable de la clinique MedPoint par l’État.

Muté à l’Environnement en 2012, il a piloté la mise en œuvre du Protocole de Montréal à Maurice. Celui-ci est un accord international faisant suite à la Convention de Vienne sur la protection de la couche d’ozone adoptée en 1985 et qui concerne la suppression des CFC et autres.

Ce passage à l’Environnement lui a ainsi permis de présider le Multilateral Fund, basé au Canada, pour une durée d’un an en 2014. Avec les dernières élections, il est repassé au ministère de la Fonction publique sous le grade de Senior Chief Executive. Privilégiant la collégialité et un tantinet discret, Premhans Jhugroo a enclenché la réforme du secteur et il entend bien en faire de même avec les Affaires intérieures où l’un de ses interlocuteurs sera son frère cadet, l’adjoint au commissaire de police, Krishna, n°2 de la force policière.

Petite anecdote : c’est au sein d’un de ces ministères qu’il a rencontré son épouse. Laquelle lui a donné deux enfants. L’une est engagée dans la recherche à l’autre bout du monde.

 

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