Interview

Preethee Gonpot, syndicaliste: «Autant nous transformer en établissement secondaire !»

Le personnel académique de l’université de Maurice insiste pour qu’elle ignore une directive de la TEC. Cette dernière refuse d’approuver le décaissement de fonds pour un plan de financement des travaux de recherche. La présidente de l’University of Mauritius Academic Staff Union explique la position de son syndicat.

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L’University of Mauritius Academic Staff Union ne digère pas le refus de la Tertiary Education Commission (TEC) d’approuver le plan de financement des travaux de recherche en raison des difficultés financières de l’université de Maurice (UoM). Pourquoi ?
Nous avons une politique de recherche et l’un de ses éléments est le Research Credit Scheme. Ce plan englobe le financement de tout ce qui touche à la recherche : achat de logiciels, de matériels, salaire des Research Assistants... Dans d’autres pays, entre 11 % et 22 % du budget des universités sont consacrés à la recherche. Dans le budget de l’UoM, Rs 15 millions ont été allouées à la recherche, ce qui ne représente que 1,5 % ! Si vous voulez mener des recherches, il faut financer. Je précise que le Research Credit Scheme ne concerne pas que les conférences à l’étranger, mais aussi la formation, la participation aux ateliers et la soutenance d’une thèse de doctorat, par exemple. Il faut aussi cumuler des points en publiant des articles dans des journaux accrédités. Tout ce que le personnel académique réclame, c’est que l’université donne ce 1,5 %.

Les réticences de la TEC ne sont-elles pas justifiables vu les difficultés financières de l’UoM ?
Pas du tout ! Si on ne finance pas la recherche, qu’on arrête de s’appeler université de Maurice ! Autant nous transformer en institution secondaire ! Je crois qu’on essaie d’induire la TEC en erreur sur cette question.

«Rs 15 millions ont été allouées à la recherche, ce qui ne représente que 1,5 % dans le budget de l’UoM.»

Qui veut induire la TEC en erreur?
Je ne sais pas. On n’y voit pas très clair dans cette décision de la TEC. Pour nous, l’université a déjà pris la décision d’approuver le budget pour la recherche.

L’un des mandats de la direction de l’UoM était de renflouer les caisses en trouvant d’autres sources de revenus. La situation s’est-elle améliorée sur cet aspect ?
Autant que je sache, il y a un bureau du pro-vice-chancellor Planning and Resources. Comment trouve-t-on de l’argent en plus à l’université ? C’est principalement à travers le personnel académique : à travers des contrats de consultant ou la création de cours payants. La communauté des chercheurs injecte Rs 300 millions dans les caisses de l’UoM chaque année. Sans compter notre contribution à tout ce qui touche au renforcement des capacités. Il faudrait interroger le pro-vice-chancellor Planning and Resources : qu’avez-vous apporté à l’université de Maurice ?

 

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