Pravind Jugnauth veut que l’histoire des Chagos soit enseignée à l’école

Le Premier ministre, Pravind Jugnauth, était présent au lancement d’un livre de Nando Bodha sur les Chagos, le jeudi 23 août 2018, au centre du Groupe Réfugiés Chagos, à Pointe-aux-Sables. Intitulé L’Archipel du Sagrin, le livre raconte à travers des témoignages le calvaire des Chagossiens en exil. Dans son discours de circonstance, le Premier ministre dit avoir constaté que les circonstances entourant l’excision des Chagos ne sont pas assez connues. Il estime qu’il faut songer à inclure cette tranche de l’histoire de Maurice dans le cursus scolaire.

« Nous devons être en mesure de comprendre ce qu’ils ont vécu durant cet exil forcé. Cela a causé des violences psychologiques terribles aux victimes. Je considère que ce livre a de grandes qualités », a déclaré Pravind Jugnauth. Il s’en est alors pris aux Britanniques, accusés d’avoir commis « une des plus grandes violations des droits humains » avec le concours des Américains.

« Je suis entièrement d’accord quand ils traitent les Britanniques de fossoyeurs », a-t-il ajouté en référence au livre. « C’est une partie de notre histoire que nous n’avons pas apprise à l’école. Je n’ai pas de doute. La ministre de l’Éducation est là. Cela devra dorénavant faire partie de l’histoire de notre pays », précise-t-il.

Selon le Premier ministre, le livre aidera les générations futures à comprendre le drame humain vécu par les Chagossiens. « Il est vrai que beaucoup de personnes ne sont pas suffisamment informées, mais on n’a pas non plus l’occasion de lire quelque part ce qui s’est passé », a regretté Pravind Jugnauth.

Il a fait le lien avec les auditions imminentes devant la Cour internationale de justice (CIJ), le 3 septembre 2018. L’État mauricien demande à cette instance son avis consultatif sur la légalité de l’excision des Chagos au moment de l’Indépendance. « Ce livre paraît à un moment que nous pouvons considérer comme un tournant décisif dans l’histoire de Maurice et des camarades chagossiens. Notre souhait est que la décision de la CIJ débouche sur la fin du calvaire imposé aux Chagossiens par le pouvoir colonial », a-t-il conclu.