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Pravind Jugnauth: l’heure de vérité

Pour l’héritier de sir Anerood Jugnauth, cette nouvelle année sera cruciale, voire déterminante. À 54 ans, Pravind Jugnauth joue son avenir politique.

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Son appel de la condamnation à 12 mois de prison pour conflit d’intérêts dans le sillage du rachat de la clinique MedPoint par l’État, sera débattu les 12 et 13 janvier prochain en Cour suprême. Une issue positive lui permettra de se remettre en selle, avec comme objectif le poste de Premier ministre. Une confirmation de cette sentence par la juridiction supérieure le forcera à poursuivre plus longtemps la traversée du désert. 2015 aura été une année noire pour le leader du Mouvement socialiste militant (MSM). Alors que tout avait bien commencé, avec sa nomination au poste de ministre de la Technologie, de la Communication et de l’Innovation, il déchante le 30 juin quand il est condamné sous l’article 13 de la Prevention of Corruption Act (PoCA). Le lendemain même, il présente sa lettre de démission du Conseil des ministres. Depuis, Pravind Jugnauth s’assoit comme « backbencher » de la majorité et s’occupe de sa formation politique de son bureau du Sun Trust.

« Un jugement injuste »

Pour son avenir politique, l’avocat aura besoin d’abord d’être réhabilité sur le plan légal. « Nous sommes persuadés qu’il remportera sa bataille. Il se prépare depuis des mois pour cela. Pravind a été énormément déçu et très abattu par ce jugement qu’il considère foncièrement injuste », confie un proche collaborateur. D’ailleurs, le 23 décembre dernier, lors d’une fête pour les enfants à St-Julien d’Hotman, Pravind Jugnauth devait expliquer : « j’ai bien préparé mes dossiers avec mes hommes de loi mauriciens et mon avocat britannique. C’est à la Cour de juger ». Quelques jours plus tôt, lors d’une fonction  organisée par la régionale du MSM du no 15 [La-Caverne-Phoenix], il devait reconnaître que sa condamnation a été « un handicap ». En tant qu’homme de loi, Pravind Jugnauth sait très bien à quel point il est important de s’entourer d’avocats rusés. Aussi, pour sa défense en appel, le politicien a opté pour une pointure mondiale. Il a retenu les services de l’avocate britannique, Clare Montgomery, hautement respectée dans le monde judiciaire et spécialisée dans les affaires complexes, en août dernier. L’avenir de Pravind Jugnauth dépend en partie d’elle. S’il remporte son affaire, Pravind Jugnauth reprendra son fauteuil de ministre. Pour l’heure, aucune décision n’a été prise quant au rang qu’il occupera effectivement. Ce qui est confirmé par diverses sources, c’est qu’il reprendra une place au Conseil des ministres. « La question de savoir si Pravind perdra en cour ne se pose même pas. Les experts internationaux disent tous qu’il ne perdra pas. Nous n’avons aucun doute là-dessus», affirme Bobby Hurreeram, député MSM et habitué du Sun Trust depuis une décennie. Mais s’il perd ? Au MSM, l’on ne souhaite pas évoquer cette éventualité. À force d’insister, l’on apprend que la seule option sera un recours au Privy Council. Ce qui prendra beaucoup de temps, car il faudra d’abord solliciter et obtenir l’autorisation de la Cour suprême. Si le Judicial Committee du Conseil privé donne son feu vert, cela prendra des années avant qu’un jugement ne soit prononcé. C’est là que les propos de sir Anerood Jugnauth prennent tout leur sens. Dans une interview accordée aux journalistes des radios privées, le 18 décembre dernier, le Premier ministre avouait avoir « supplié Pravind de ne pas faire de politique et de s’occuper de son métier au barreau, car les gens n’ont pas de reconnaissance en politique ». Et d’ajouter : « Je lui avais dit qu’il allait regretter, car moi, j’ai regretté...»

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