Pravind Jugnauth et Paul Berenger s’insultent sur fond de réforme électorale

Saboteur, rekin moustass, Premye minis limpos… Entre Pravind Jugnauth et Paul Bérenger, les mots étaient durs. Le Premier ministre et le leader du Mouvement militant mauricien (MMM) ont croisé le fer, mardi, au Parlement, sur fond de réforme électorale.

« To pou eternel leader de l’opposition… ah wi, pli maintenan… memsa to pena », lance un chef du gouvernement visiblement énervé à un ex-leader de l’opposition qui ne l’est pas moins. Cela, pendant que les invectives fusent des deux côtés de la Chambre et que la Speaker, Maya Hanoomanjee, tente de ramener le calme.

Le point de départ de l’embrouille est une question du député du MMM, Adil Ameer Meea, portant sur la réforme électorale et une de ses composantes, le financement des partis politiques.

Le comité ministériel sur la réforme électorale a soumis son rapport sur le financement politique et le bureau de l’Attorney-General a déjà été invité à préparer un projet de loi basé sur les propositions du comité. Il a terminé son travail et « ses recommandations sont en train d’être examinées », selon le Premier ministre. Une fois cette étape franchie, le conseil des ministres devra donner son accord pour peaufiner le texte de loi.

Le souci, soutient Adil Ameer Meea, est que le rapport du comité ministériel avait été déposé en avril 2016. « C’est un sujet très complexe », précise Pravind Jugnauth. « Rappelez-vous que votre parti n’a également pas pu… », ajoute-t-il, avant de se faire reprendre par Paul Bérenger qui fulmine d’une position assise. « T’es un saboteur ! »

Et Pravind Jugnauth de répondre : « Incapable ! Les incapables sont là ! » Le doigt pointé vers Paul Bérenger. « Vous avez fait très peu d’années au gouvernement. Vous n’avez pas été capable de proposer un texte de loi », accuse Pravind Jugnauth.

Rajesh Bhagwan lance à l’adresse du chef du gouvernement : « Ress de-trwa mwa pou to PM ! ». Paul Bérenger de rajouter : « Premye minis limposs ». « Rekin moustass. Ale do, rekin », jette le Premier ministre.

Lorsqu’un semblant de calme est revenu, Pravind Jugnauth explique qu’en « temps et lieu nous allons venir avec le projet de loi approprié ».

« Un code de conduite est plus qu’urgent », avance alors Adil Ameer Meea. « Il faudrait un code de conduite aussi pour ceux qui font du plagiat et qui copient des discours », lui lance ce parlementaire de la majorité. Il n’en faut pas plus pour relancer les hostilités.