Economie

Pravind Jugnauth à Ébène : «La construction dépend trop de la main-d’œuvre étrangère»

Le Premier ministre Pravind Jugnauth est d’avis que le secteur de la construction emploie ‘trop’ de travailleurs étrangers alors que de nombreux jeunes mauriciens sont au chômage. Il intervenait lors d’un atelier de travail sur l’industrie de la construction le jeudi 6 avril, à Ébène.

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Après avoir connu une régression de 24 % depuis 2011, le secteur de la construction est appelé à connaître une embellie avec les projets d’envergure qui devraient bientôt voir le jour. Dans ce contexte, un atelier de travail réunissant les opérateurs du secteur a eu lieu, le jeudi 6 avril, pour passer en revue les défis dans le secteur et les solutions de relance. Pour Pravind Jugnauth, l’un des gros défis à relever dans la construction est la pénurie de main-d’œuvre.

« Le secteur dépend trop de la main-d’œuvre étrangère. Le mismatch des compétences sur le marché de l’emploi est particulièrement prononcé dans la construction », a-t-il dit. Afin de booster le secteur, un plan d’action échelonné sur 10 ans sera mis en œuvre. Les principaux pôles de ce plan seront la main-d’œuvre, les matériaux de construction et la facilitation des permis. Pravind Jugnauth souhaite aussi que les dernières technologies soient adoptées afin de moderniser le secteur. « La croissance dans la construction est appelée à se développer, surtout avec des projets d’envergure, à savoir, les travaux dans le port, le barrage de Rivière-des-Anguilles, le complexe omnisports et les projets de décongestion routière », a-t-il indiqué.

Améliorer les conditions de travail

Afin de pallier le problème de manque de main-d’œuvre, un National Skills Development Programme (NSDP) a été introduit. C’est ce qu’indique le ministre du Travail Soodesh Callichurn pour sa part. « À ce jour, 1 000 jeunes ont démontré un intérêt pour ce programme. Ils seront formés dans des départements spécifiques et toucheront des stipends dans des entreprises de construction », a-t-il dit.

Cependant, il a fait ressortir que les gros projets d’infrastructure qui seront bientôt en chantier nécessiteront l’embauche de nombreux travailleurs. « Mais, si les Mauriciens ne sont pas intéressés, nous n’aurons d’autre choix que de recourir aux travailleurs étrangers », a-t-il prévenu. Par ailleurs, le ministre du Travail dit avoir demandé à des compagnies de construction d’offrir des ‘conditions correctes’ qui pourront inciter les Mauriciens à rejoindre le secteur. Son ministère, déclare-t-il, travaillera à la rédaction des règlements destinés à améliorer les conditions de travail dans la construction, tout en améliorant les mesures de sécurité existantes.


Rs 1 milliard chaque mois

Le ministre des Infrastructures publiques et du Transport, Nando Bodha a indiqué que la construction sera le nouveau pilier de la croissance en 2017. Il a souligné que les projets encore sur papier seront concrétisés d’ici à quatre mois.

« Nous allons dépenser Rs 1 milliard par mois dans les sept à huit mois à venir », a-t-il annoncé. Il a déclaré que le secteur de la construction sera également ouvert aux PME.

« Pour les projets de Rs 5 millions, nous allons cibler les PME et l’année prochaine, nous comptons augmenter le montant à Rs 10 millions », a-t-il conclu.

En chiffres…

7 % : le taux de croissance attendu dans le secteur de la construction en 2017.
Rs 130 milliards : le montant qui sera alloué pour le secteur de la construction et des infrastructures dans le prochain budget.
1 200 : le nombre d’opérateurs dans la construction.
48 000 : le nombre d’employés dans la construction.

 

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