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Prakash Narain, en situation de handicap : «Mo ex-fam inn arnak mwa pou gagn mo lakaz» 

La jambe gauche en moins et le pied droit paralysé, Prakash Narain n’arrive à se déplacer qu’à l’aide de béquilles ou en fauteuil roulant.

Ved Prakash Narain est un homme dont la vie a été marquée par bien des péripéties. Aujourd’hui âgé de 50 ans, cet ancien laboureur garde l’espoir de récupérer un jour sa maison. En situation de handicap depuis qu’il a été victime d’un accident de la route alors qu’il n’avait que 27 ans, il dit avoir été berné par son ex-femme. Il a intenté une action en justice. 

Il n’avait que 27 ans lorsque sa vie a basculé. La jambe gauche en moins et le pied droit paralysé, Ved Prakash Narain, surnommé affectueusement Roshan et âgé de 50 ans, n’arrive à se déplacer qu’à l’aide de béquilles ou en fauteuil roulant. Cela fait 23 ans qu’il est dans cet état. Il le doit à un accident de la route dont il a été victime et impliquant un camion transportant la canne à sucre d’un établissement sucrier. Cet ancien laboureur rentrait chez lui à moto après le travail. 

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S’il en parle encore aujourd’hui alors que plus de 20 ans se sont écoulés, c’est parce qu’il est dans une situation précaire. Il a reçu l’indemnisation de l’accident qu’il a utilisée pour investir dans l’achat d’un terrain et d’une maison à Chemin-Grenier. Mais aujourd’hui, il n’en est plus le propriétaire. Il affirme avoir été dupé par son ex-épouse au moment de leur divorce. Du coup, il se retrouve contraint de louer un logement à Quatre-Bornes. Ce qu’il souhaite, c’est justice lui soit rendue et qu’il puisse récupérer sa maison. 

Pour bien comprendre l’histoire de Roshan, il faut remonter bien des années en arrière. Il commence à travailler comme coupeur de canne à sucre dès l’âge de 13 ans pendant les vacances scolaires. Un métier qui deviendra plus tard sa principale source de revenus. Il se marie à l’âge de 23 ans. De leur union naissent deux enfants. 

Séquelles 

À l’époque, il habite Chemin-Grenier mais séjourne parfois chez sa belle-mère à Grand-Bois lorsque c’est la saison de la coupe. Le soir du 12 septembre 2000, alors qu’il n’a que 27 ans, Roshan rentre chez lui à moto, après le travail, quand il est victime d’un grave accident de la route. Celui-ci implique un camion transportant la canne à sucre d’un établissement sucrier. 

Les séquelles que l’accident lui laissera seront permanentes. Il subit une amputation de la jambe gauche et son pied droit est paralysé, le condamnant ainsi à se déplacer à l’aide de béquilles ou en fauteuil roulant. Roshan ne se laisse toutefois pas démonter, et ce malgré la maigre pension d’invalidité dont il dépend à l’époque pour vivre. 

Mais grâce à l’aide financière que lui apportent proches et amis, il parvient tant bien que mal à faire face à cette douloureuse épreuve. Il intente un procès au civil contre l’établissement sucrier pour obtenir un dédommagement. En 2007, la Cour suprême lui rend justice et il reçoit une indemnisation de Rs 1,2 million. 

Malgré son handicap, il fait preuve d’une détermination inébranlable et tente de se projeter dans l’avenir avec optimisme. Étant l’unique enfant de ses parents, il hérite de leur maison à la suite de leur décès. Celle-ci se situe sur un terrain d’environ 25 perches à Chemin-Grenier, là où il est né et a grandi. 

Il décide cependant de la vendre. Il prend l’argent qu’il en obtient et il l’ajoute à l’indemnité qu’il a reçue pour s’acheter un autre terrain, toujours à Chemin-Grenier mais sur la route Royale. Il y construit une maison assortie d’une boutique dans laquelle il travaille. Cela lui permet de gagner sa vie plutôt décemment. De 2008 à 2014, il se dévoue corps et âme pour son commerce. 

Divorce 

En 2014, son couple commence à battre de l’aile. Il ferme sa boutique. En 2017, son épouse et lui se séparent. Ils entament une procédure pour obtenir le divorce, lequel sera prononcé en 2018. Vu qu’ils étaient mariés dans le régime légal de la communauté des biens, son ex-femme et lui ont chacun droit à la moitié du bien qu’ils possèdent, c’est-à-dire le terrain et le bâtiment qui s’y trouvent. 

Bien qu’étant divorcés, tous deux ont vécu sur place, chacun prenant une moitié de la maison pour y habiter. Selon Roshan, son ex-épouse lui propose de racheter la part qu’il détient de la maison, tout en lui permettant de garder l’usufruit. Toujours selon lui, elle lui propose de lui donner Rs 250 000 pour cette transaction. L’ancien laboureur accepte. 

Toujours selon ses dires, il lui fait confiance. Rendez-vous est pris devant un notaire pour finaliser la transaction. Il est ainsi inscrit qu’elle est censée lui verser la somme de Rs 250 000 et que le paiement se fera hors vue du notaire. « Me linn donn mwa zis Rs 100 000 », avance Roshan. 

Plus tard, poursuit-il, elle lui dit que s’il renonce à son droit d’usufruit et à tout autre droit, elle contractera un emprunt de Rs 2,5 millions pour racheter l’intégralité de sa part. Le bien, terrain inclus, ayant été estimé à Rs 4,5 millions par un évaluateur. La maison, elle, est évaluée à Rs 3,5 millions, avec tous ses meubles, ses appareils électroménagers et même un jacuzzi. 

Roshan précise qu’elle lui demande alors un délai de trois mois pour lui faire le paiement. Il accepte. Rebelotte, ils se rendent devant le notaire pour finaliser la transaction. Le quinquagénaire raconte qu’il signe alors un document disant qu’il renonce à ses droits sur le bien. 

Abus de confiance 

S’il accepte de faire cela à l’époque, dit-il, c’est parce qu’il fait confiance à son ex-femme, pensant qu’elle lui remettra, comme convenu, les Rs 2,5 millions sous un délai de trois mois. « Monn fer li konfians. Monn ekout seki linn dir mwa », confie Roshan. 

Pour lui, il y a abus de confiance. Il estime que son ex-femme a profité du fait qu’il soit en situation de handicap et vulnérable pour l’escroquer. Aujourd’hui, dit-il, il n’est plus propriétaire de sa maison pour laquelle il n’a, au final, obtenu que Rs 100 000. Désormais locataire, il doit compter sur une allocation de Rs 2 100 de la Sécurité sociale pour payer son loyer. 

Se sentant trahi, Roshan a déposé une plainte en novembre 2021 au Central Criminal Investigation Department pour dénoncer cette vente qu’il qualifie de frauduleuse. Il a également engagé un avocat pour entamer des poursuites en justice contre son ex-femme. La bataille juridique est en cours.

Roshan lance un appel de détresse au commissaire de police. Il espère aussi obtenir le soutien des associations et des organisations non gouvernementales qui militent pour les droits des personnes en situation de handicap. S’il garde l’espoir de récupérer un jour sa maison, ce qu’il souhaite surtout c’est que justice lui soit rendue. Le quinquagénaire indique qu’il est joignable sur le 5885 9160 si une organisation veut lui venir en aide sur ce dossier. 

Son ex-épouse rejette en bloc les accusations faites contre elle 

Sollicitée pour sa version des faits, l’ex-femme de Roshan n’a pas souhaité commenter l’affaire. C’est son compagnon qui est intervenu, disant qu’elle n’est pas prête à en parler. Il a rejeté en bloc les allégations faites contre elle. Il a dit qu’ils préfèrent laisser le soin à la justice de faire son travail.

  • salon

     

 

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