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Prakash Maunthrooa : l’homme qui a su mener sa barque

Qualifié de « personne compétente » par sir Anerood Jugnauth au Parlement mardi, Prakash Maunthrooa est l’homme à abattre pour l’opposition. Lumière sur un des hommes de l’ombre du pouvoir, qui est à la fois « Senior Advisor » du Premier ministre et homme de confiance de Pravind Jugnauth.

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D’abord hésitant, Prakash Maunthrooa accepte finalement de nous rencontrer à son bureau, au Bâtiment du Trésor. La pièce, spacieuse et bien éclairée, est à la mesure de ses responsabilités. D’emblée, l’homme nous parle du dossier Boskalis, qui le poursuit depuis 2012. Cette affaire, entendue actuellement en Cour suprême, fait de lui un accusé d’entente délictueuse dans l’allocation d’un contrat à la firme néerlandaise Boskalis International BV.

Il le vit mal. « Ma famille et moi en sommes très affectés. C’est une véritable injustice. Cela m’affecte durement sur les plans professionnel, financier, moral et familial », confie-t-il avant de préciser qu’aucune condamnation n’a été prononcée contre lui jusqu’ici. Pourtant, cette affaire contribue à faire de lui une cible privilégiée pour l’opposition qui en profite pour lui coller des étiquettes. Mais qu’à cela ne tienne, Prakash Maunthrooa est un travailleur né et il le sait.

Originaire d’Eau-Coulée, ce fils de laboureur fait ses premières classes à l’école Hugh Otter Barry, à Curepipe. Grâce à la petite bourse, il entre au collège Presidency. « Nous étions très pauvres. Mes deux frères, quatre sœurs et moi n’avions jamais connu de Noël. Tout en étudiant, je travaillais dans les champs et allais vendre des légumes au marché », raconte-t-il. Les moyens limités de sa famille ne lui permettent pas d’aller au-delà du School Certificate. Ce n’est qu’après être entré dans la fonction publique, à l’âge de 18 ans, en 1972, qu’il peut se payer des études supérieures.

Cinq ans plus tard, il est embauché comme secrétaire à la Mauritius Marine Authority, qui deviendra plus tard la Mauritius Ports Authority (MPA), dont il sera le directeur-général en 1996 pendant deux ans. Entre-temps, en 1985, il épouse Anjanee, qui lui donnera deux filles et un fils. D’octobre 2000 à novembre 2003, il gravira les échelons pour accéder au poste de président de la MPA lorsque le MMM et le MSM se partagent le pouvoir.

Débute alors l’engagement politique de Prakash Maunthrooa. À la partielle de 2003, à Piton/Rivière-du-Rempart, Prakash Maunthrooa est candidat de l’alliance MSM/MMM. « J’étais déjà très proche de Sir Anerood Jugnauth, Pravind Jugnauth et Paul Bérenger. » Face à Rajesh Jeetah du Parti travailliste, il mordra la poussière. Aux élections générales de 2005, Paul Bérenger et SAJ font de lui le challenger de Navin Ramgoolam, alors leader de l’opposition, à Triolet/Pamplemousses.

Proche de SAJ

Le succès n’est toujours pas au rendez-vous. Malgré tout, c’est ce même Navin Ramgoolam, alors Premier ministre, qui fera de Prakash Maunthrooa son directeur de campagne au no 5 dans le cadre de l’alliance bleu-blanc-rouge aux élections de 2010. Cela lui permet de devenir directeur du Board of Investment (BOI) jusqu’en août 2011 quand le MSM claque la porte de l’hôtel du gouvernement.

Très proche de SAJ, il devient son responsable de campagne au no 7 aux élections de décembre 2014, puis son Senior Advisor lorsqu’il sera Premier ministre. Prakash Maunthrooa cumule les fonctions de membre du board d’Air Mauritius et du BOI, tout en restant très actif au no 7 ainsi qu’au sein du MSM. De SAJ, il dit que « c’est une bénédiction divine pour le pays. C’est un énorme plaisir de travailler pour lui ». Tout comme c’est le cas pour Pravind Jugnauth. « C’est quelqu’un qui a une grande capacité d’écoute et un potentiel énorme. »

 

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