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Prakash Maunthrooa : «La situation de nos réservoirs est critique»

Le pays est dans une situation critique, le taux de remplissage des réservoirs et nappes phréatiques affichant un déficit de 12 % par rapport à l'année précédente. La Central Water Authority (CWA) se prépare à prendre des mesures drastiques si les choses ne s'améliorent pas, en particulier si les précipitations des prochains mois ne permettent pas d'inverser cette tendance. Maurice fait face à une sécheresse prématurée depuis le mois de juin, et deux des réservoirs du pays (La Nicolière et La Ferme) affichent un taux de remplissage de moins de 50 %.
 
La situation est critique en raison d’une pluviométrie déficitaire ces derniers mois, a soutenu Prakash Maunthrooa, directeur général de la CWA. Cela pourrait contraindre l’organisme à prendre des mesures supplémentaires si la situation ne s’améliore pas. 

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Le taux global de remplissage des réservoirs est actuellement de 67 %, contre près de 79 % à la même époque en 2023, a-t-il précisé. « Le niveau de nos réservoirs baisse à un rythme alarmant et tout le monde doit collaborer pour que le pays puisse faire face à la situation dans les semaines à venir », a ajouté le DG de la CWA. Se référant aux prévisions de la Météo, qui n’anticipe pas de fortes averses entre octobre et décembre, la CWA devra gérer au mieux les ressources en eau. L’heure est donc à une utilisation judicieuse de l’eau et à une gestion optimale des stocks, ont déclaré Prakash Maunthrooa et Lomush Juggoo, directeur de la Water Resources Unit (WRU), lors de l’émission «Au cœur de l’info», animée par Florence Alexandre. 

Même si la CWA se prépare au pire des scénarios, Prakash Maunthrooa s’est voulu rassurant, expliquant que diverses mesures ont été prises pour assurer une distribution adéquate d’eau. Depuis l’année dernière, des travaux d’envergure ont été menés dans plusieurs localités pour remplacer les vieux tuyaux et installer des Containerized Pressure Filters, afin d’améliorer la distribution, notamment dans les régions souvent affectées par des coupures, comme le Nord, l’Est et le Sud, entre autres. Avec la faible pluviométrie, les nappes phréatiques affichent un taux de remplissage en dessous de la moyenne habituelle, a ajouté Lomush Juggoo.

La situation est inquiétante au vu des prévisions météorologiques. « Nous allons devoir utiliser nos stocks d’ici à décembre », a-t-il expliqué. Le directeur de la WRU a précisé que la pluviométrie est déficitaire depuis juin (voir encadré). La faible pluviométrie a également des conséquences pour les planteurs. 

Salil Roy, président de la Planters Reform Association, s’interroge sur le manque de mesures pour capter l’eau des rivières afin d’éviter le déversement dans la mer. « Nous comprenons qu’il faut assurer l’approvisionnement des consommateurs. 

Mais qu’en est-il de nos cultures qui ne peuvent attendre la pluie pour croître ? » s’est-il demandé. Pour lui, ne pas arroser les champs équivaut à une perte sèche. Kailash Ramdharry, membre du Mouvement des petits planteurs, a, lui, expliqué que les planteurs font face à la même situation chaque année. « Les mesures incitatives du gouvernement pour encourager un retour à la terre sont vaines lorsque les petits planteurs doivent faire face au manque d’eau pour l’irrigation ». Il a affirmé que les planteurs de canne de la région de Solitude n’ont pas d’eau pour irriguer leurs champs, ce qui impacte la production. « La situation des planteurs est due à une mauvaise gestion des institutions », a-t-il déclaré. 

Selon Kailash Ramdharry, il faut « revoir la législation pour permettre aux planteurs de puiser l’eau des rivières pour l’irrigation ». 
Selon Kreepalloo Sunghoon, secrétaire de la Small Planters Association, la psychose s’est installée parmi les planteurs. « Les planteurs sont les enfants oubliés, au profit de l’approvisionnement domestique, industriel et commercial », a-t-il déclaré. Le pays entre dans une période de sécheresse et les planteurs ont besoin d’eau pour assurer leurs récoltes et approvisionner le marché en produits agricoles. Selon lui, « le nombre de planteurs diminue, car beaucoup ne veulent plus risquer leur argent pour une récolte incertaine ». 

Face à la situation, Prakash Maunthrooa a demandé à la population d’utiliser l’eau de manière judicieuse. « La situation pourrait devenir difficile », a conclu le DG de la CWA.

  • salon

     

 

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