Pradeep Roopun s’aligne sur la position de Pravind Jugnauth : l’heure d’élire un nouveau Premier ministre n’est pas encore arrivée et si elle devait arriver, c’est à l’Alliance Lepep qu’incombera cette responsabilité.
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Le Social Integration and Empowerment Bill vient d’être voté à l’Assemblée nationale. Quels sont les changements ?
Cette loi apporte un changement total dans notre stratégie de lutte contre la pauvreté absolue et nous permet de développer une nouvelle génération de politiques axées sur le développement humain.
« Nous avons tendance à oublier que Pravind Jugnauth est l’architecte du raz-de-marée aux élections législatives de 2014. »
Elle propose d’abord la mise sur pied d’une structure légale ayant pour objectif de promouvoir l’intégration sociale et de rendre autonomes les personnes vivant dans des conditions de pauvreté absolue. Cela, tout en apportant plus de justice sociale et d’unité nationale. En second lieu, elle prévoit la mise en place de programmes afin d’encourager ces personnes à sortir de la pauvreté absolue et de les aider à intégrer pleinement la société.
Combien de familles auront une allocation à partir du 15 décembre ?
À ce jour, on a recensé quelque 8 340 familles éligibles sur le registre social. Ce chiffre n’est toutefois pas fixe et sera certainement appelé à changer. Le paiement sera effectué par virement bancaire et plus de 7 000 familles ont déjà fourni les renseignements nécessaires. Des mesures ont déjà été entreprises auprès de la Mauritius Post pour effectuer le paiement de décembre pour les autres.
Comment ces familles ont-elles été choisies ?
On a démarré un exercice d’enregistrement en août dans les différents Citizens Advice Bureaux à travers l’île, invitant les familles ayant des conditions de vie précaires à se faire connaître. Et pour la première fois, un exercice similaire a eu lieu à Rodrigues. Cet exercice a été suivi par une visite à domicile effectuée par la National Empowerment Foundation afin de réunir les données nécessaires qui, par la suite, ont été envoyées au ministère de la Sécurité sociale pour déterminer l’éligibilité des familles.
N’y a-t-il pas le risque que la classe moyenne tombe dans la pauvreté absolue ?
Pas du tout. Le gouvernement est parfaitement conscient de l’inégalité qui se creuse entre les riches et les pauvres et que le taux de pauvreté relative a grimpé. C’est pourquoi il a axé sa stratégie de développement économique vers une société inclusive. On est venu avec une réforme complète du système d’éducation. On a mis en place un National Minimum Wage Council pour définir un salaire minimal et on a augmenté la pension de vieillesse ainsi que d’autres allocations sociales perçues par des personnes vulnérables.
Comment s’entendent les trois partenaires de l’Alliance Lepep après avoir passé deux années ensemble ?
L’entente est cordiale. Les dirigeants s’entendent très bien. C’est le destin qui a voulu que le Mouvement socialiste militant (MSM), le Parti mauricien social-démocrate (PMSD) et le Muvman Liberater soient ensemble. Les trois dirigeants sont conscients de leurs responsabilités et de la confiance placée en eux par la population. Il était tout à fait normal d’avoir une période d’adaptation. Chaque parti a sa façon de voir les choses et de gérer un contentieux. Et cela peut être perçu comme une divergence, mais chaque parti sait qui sont ses alliés et qui sont ses adversaires.
Quel est le ‘mood’ au sein du MSM après la radiation de dix accusations contre Navin Ramgoolam ?
Ce n’est nullement une question de mood. Le constat que l’on peut faire, c’est que chacun de ces cas comportait des zones d’ombre que nous avons, dans l’opposition, déjà dénoncées. Durant la campagne électorale, nous avions promis d’ouvrir une enquête sur les scandales de l’ère Ramgoolam. C’est ce qu’on a fait et la police a tenté de réunir les informations disponibles. Mais c’est le Directeur des poursuites publiques qui, selon la Constitution, a le pouvoir de loger une accusation formelle contre les protagonistes.
Mais qu’à cela ne tienne. Navin Ramgoolam a déjà été jugé et condamné par le peuple pour ses nombreuses frasques et celles de ses acolytes. Je pense que la population n’est pas près d’oublier les Rs 220 millions dans ses coffres-forts.
Quand y aura-t-il la passation des pouvoirs entre sir Anerood Jugnauth et son fils Pravind ?
Le Premier ministre a révélé son état d’esprit et cela a donné lieu à de nombreuses spéculations qui se sont amplifiées durant son absence du pays. Et dès son retour de New York, il a mis les points sur les i en affirmant que chaque chose en son temps et que c’est le destin qui décidera du sort de Pravind Jugnauth. Nous souhaitons que sir Anerood Jugnauth soit avec nous le plus longtemps possible. Comme Pravind Jugnauth l’a dit, l’heure d’élire un nouveau Premier ministre n’est pas encore arrivée et quand elle arrivera, ce sera la responsabilité de l’Alliance Lepep.
Il y a certaines personnes qui pensent que Pravind Jugnauth n’a pas encore l’étoffe d’un Premier ministre. Qu’en pensez-vous ?
Nous avons tendance à oublier ou à négliger la contribution de Pravind Jugnauth à la victoire des législatives de 2014. Mais, c’est lui l’architecte et le stratège de ce raz-de-marée. C’est sa victoire personnelle contre Navin Ramgoolam et Paul Bérenger. En effet, ce fut David contre Goliath.
Pravind Jugnauth a une riche carrière politique. Il a été conseiller municipal. La première fois qu’il a été candidat aux élections générales, il a été élu en tête de liste. Il a été ministre de l’Agriculture, ministre des Finances, vice-Premier ministre et numéro 2 du gouvernement et il a même été leader de l’opposition.
Pravind Jugnauth, n’a rien à prouver. Durant sa carrière, il a su faire preuve de droiture et d’intégrité. En 2010, c’est tout à son honneur qu’il a choisi, ainsi que les autres ministres et députés du MSM, y compris moi-même, de démissionner et de siéger dans l’opposition. Personnellement, je pense qu’il a toutes les qualités pour occuper le poste de Premier ministre.
Qu’en est-il de la contribution de SAJ ?
Sir Anerood Jugnauth fut le joker et le buteur dans ce clash des titans. Il a su galvaniser l’électorat et a ainsi grandement contribué à la victoire de l’Alliance Lepep. Cela, tout en déjouant les ténors du terrain politique comme Navin Ramgoolam, Anil Bachoo ou encore Arvin Boolell.
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