Actualités

Pouvoir D'achat: à quand la baisse des prix du ticket d’autobus et des tarifs d’électricité ?

Malgré la baisse des prix du carburant, les consommateurs ne bénéficient pas pleinement de la dégringolade des cours pétroliers, estiment les associations des consommateurs. Selon elles, le pouvoir d’achat des Mauriciens aurait sensiblement augmenté si le ticket d’autobus et les tarifs d’électricité étaient également revus à la baisse. Les automobilistes affichent le sourire. Depuis jeudi, le litre d’essence coûte Rs 38,85 contre Rs 41,35 en novembre 2015 alors que pour le diesel, le prix au litre est passé de Rs 32,75 à Rs 29,50. Ils économisent ainsi Rs 2,50 sur chaque litre d’essence et Rs 3,25 sur chaque litre de diesel. Ils ne sont, toutefois, pas les seuls à profiter de cette baisse. Les compagnies du transport en commun sont également satisfaites. « Cette baisse nous permettra de souffler un peu et d’économiser quotidiennement environ Rs 500 à Rs 800 par autobus », se réjouit Choychoo Sawkatali de la Bus Owners’ Co-operative Society North. « Les opérateurs des autobus individuels bénéficieront ainsi entre Rs 3 200 et Rs 4 800 par mois sur un véhicule », avance, pour sa part, Nirmal Hurday, membre du conseil d’administration de la Moka Flacq Bus Owners’ Co-operative Society Ltd. À savoir, souligne-t-il, qu’un autobus consomme entre 1 000 et 1 500 litres de diesel par mois.
Ces économies seront-elles passées aux consommateurs ? « Certes, le prix du carburant a baissé, mais parallèlement nos dépenses ont augmenté. Une révision du ticket d’autobus n’est donc pas à l’ordre du jour », réplique Choychoo Sawkatali. Nirmal Hurday abonde dans le même sens.« Nos coûts d’opération sont en perpétuelle hausse À titre d’exemple, les pièces de rechange ont vu leur prix grimper jusqu’à 35 % ces dernières années. D’une part, il a fallu suivre les recommandations du National Remuneration Board en augmentant les salaires de 15 %. De l’autre, les subventions sur le transport gratuit pour les étudiants et les personnes âgées n’ont pas été augmentées (Ndlr : un opérateur d’autobus individuel reçoit des subventions variant entre Rs 45 000 et Rs 55 000 par mois) », fait ressortir notre interlocuteur.

La note pétrolière baisse de Rs 1,4 milliard en un mois

Avec la dégringolade du prix du pétrole sur le marché mondial, le pays a vu sa note d’importation pour les produits pétroliers sensiblement baisser. Selon les dernières données de Statistics Mauritius, le pays a importé des produits pétroliers pour une valeur totale de Rs 1,8 milliard en novembre 2015 contre Rs 3,2 milliards en novembre 2014. Par ailleurs, les importations pour le mois d’octobre 2015 se chiffraient à Rs 2,3 milliards.

<
Publicité
/div>
[row custom_class=""][/row]

CEB: surplus de Rs 3 milliards

Pour Nirmal Hurday, la question de baisse du ticket d’autobus ne se pose également pas dans la mesure où les opérateurs comptent investir dans des véhicules à bas plancher. « Il y a un prix à payer pour le confort et la qualité des services. Il faut savoir que l’achat d’un tel autobus nous reviendrait à Rs 3 millions, voire jusqu’à Rs 8 millions », souligne-t-il. Du côté de la National Transport Authority, on avance que c’est le gouvernement qui décide de revoir ou pas les prix des tickets d’autobus. « Il faut savoir qu’une révision des prix des tickets d’autobus comporte plusieurs implications. Les prix du carburant ne restent jamais fixes et peuvent augmenter par la suite », soutient le Dr Kaushik Reesaul, commissaire de la National Transport Authority. Or, Suttyhudeo Tengur ne voit pas les choses du même œil. « Les opérateurs d’autobus font des économies, mais, en contrepartie, il n’y a aucune amélioration des services alors qu’ils obtiennent des subventions de l’État », martèle-t-il tout en faisant ressortir que la dernière révision des prix des tickets d’autobus remonte à août 2013 quand il y a eu une majoration de l’ordre de 12 %. Pour le président de l’Association pour la protection de l’environnement et des consommateurs, une baisse des tickets d’autobus ainsi que des tarifs de l’électricité auraient dû être à l’agenda. « D’autant plus que ces baisses auraient sensiblement amélioré le pouvoir d’achat du Mauricien », ajoute-t-il. Du côté du Central Electricity Board (CEB), il n’est également pas question de révision des prix et cela même si l’organisme a enregistré un surplus de Rs 3 milliards en 2015 rien qu’avec la baisse des prix du mazout. « Une baisse des tarifs n’est pas à notre agenda. Nous avons pas mal de dépenses à faire dans les trois prochaines années en vue d’assurer un meilleur service à la clientèle. Les économies de Rs 3 milliards que nous avons enregistrées en 2015 seront complétement absorbées par les divers projets comme la consolidation de notre réseau, le projet Fort Georges, entre autres. Or, ces projets nécessiteront des investissements de l’ordre de Rs 7 milliards », souligne Gérard Hébrard, General Manager du CEB. Tout porte à croire que les consommateurs devront se contenter que de la baisse du carburant.

Évolution des prix de vente du carburant

[lptw_table id="17155" style="material-blue"]
Related Article
 

Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !