L’argent coule à flots dans l’économie. Entre la dernière semaine de novembre et la fin de décembre, les employés auront perçu trois mois de salaires, incluant le boni, connu comme le treizième mois. Le point sur la situation.
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C’est durant le mois de décembre qu’on assiste à un surplus d’argent dans le circuit. Car le montant des salaires, incluant le boni de fin d’année, devrait osciller entre Rs 20 milliards et Rs 22 milliards, en se basant sur les données compilées par Statistics Mauritius. De ce montant, le secteur privé - incluant les grandes sociétés, les petites et moyennes entreprises et personnes employant à leur propre compte - se taille la part du lion avec environ 70 % et la différence allant au gouvernement centrale.
« Maurice est l’un des rares pays où le paiement d’un treizième mois de salaire est une obligation légale. Ceci étant dit, le boni de fin d’année n’est pas apparu du jour au lendemain. C’est d’ordre culturel. Nous avons hérité de cette habitude du boom sucrier des années 1970, où l’on payait diverses formules de gratuités. D’accord. C’est une période où la consommation est supérieure à la normale », fait ressortir Pradeep Dursun, Chief Operating Officer de Business Mauritius.
Utilisation judicieuse
Pradeep Dursun précise : « Mais les temps ont changé. Auparavant, un particulier se permettait des largesses en décembre, ce qui n’était pas possible pour lui en temps normal. Aujourd’hui, les dépenses sont plus variées. On met plus d’accent sur l’amélioration du cadre de vie et du niveau de confort. D’autres investissent une bonne partie du boni dans des produits financiers et éducatifs. En général, les Mauriciens sont plus avisés qu’auparavant. Il y a beaucoup de campagnes de sensibilisation sur le sujet pour une utilisation plus judicieuse.»
Cet excès d’argent est visible dans le nombre de billets de banque en circulation, selon les données de la Banque centrale. Les Mauriciens dépensent tant par des cartes de débit et de crédit qu’en liquide. Signe que la consommation prend de l’ampleur.
« Dans une certaine mesure, cet excès de liquidités dans le circuit public incite à la consommation. Quand on dit consommation, cela veut dire produits alimentaires, l’habillement, l’électroménager et autres accessoires de maison », commente l’économiste Arvind Nilmadhub. « Cependant, on ne devrait pas assister à des dépenses excessives venant des particuliers et des entreprises en cette fin d’année. À mon avis, ils appréhendent une certaine morosité dans le pays. Et ils préfèrent en tenir à cet argent aujourd’hui et se préparer pour des moments difficiles futurs. »
Compensation - Boni de fin : une obligation légale
Tout employé toujours en poste jusqu’à la fin de 2016 est éligible à un boni de fin d’année dépendant du temps de service. Le ministère du Travail, des relations industrielles, de l’Emploi et de la Formation a commencé une campagne d’information sur la question. « L’Employment Rights Act ainsi que tous les Remunerations Orders prévoient le paiement obligatoire d’un boni de fin d’année, sujet à des critères de qualifications spécifiques, équivalent à un douzième de la rémunération payée durant la période du 1er janvier jusqu’au 31 décembre. Ce boni de fin d’année est payable à ceux qui ont travaillé durant tout l’année ou une partie de l’année, et qui sont toujours en service à la fin de l’année », fait ressortir le ministère par le biais d’un communiqué en date du mercredi 7 décembre.
« Obligation est faite aux employeurs de payer 75 % du boni cinq jours avant le 25 décembre 2016 et la balance au plus tard le dernier jour de travail de l’année. » Citant la ‘End of Year Gratuity Act’ de 2001, le ministère apporte des précisions sur le calcul du boni. Il devrait être équivalent à un mois de salaire de base de l’employé, calculé sur celui de décembre, ce à condition que l’employé soit en poste au moins deux tiers de jours ouvrables pendant l’année. Quant à ceux ayant pris de l’emploi au cours de l’année et étant toujours à ce poste, ou licenciés pour des raisons d’ordre économique, ou pris leur retraite, le calcul se fera sur une base pro rata.
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