Accusé de ne pas avoir correctement conseillé le National Crisis Committee sur la trajectoire du cyclone Belal en janvier 2024, Ram Kumar Dhurmea, ancien directeur des services météorologiques de Maurice, a eu recours à la Cour suprême. Il conteste une procédure disciplinaire visant à le pousser à la retraite.
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Ram Kumar Dhurmea, suspendu, le 17 janvier 2024, de ses fonctions en tant que directeur des Mauritius Meteorological Services (MMS), a déposé, le mercredi 14 août 2024, une demande de révision judiciaire devant la Cour suprême, par l’intermédiaire de son avoué, Me Jaykar Gujadhur, Senior Attorney. Il demande l’autorisation de la Cour suprême de contester la décision du ministère des Collectivités locales de lancer une procédure disciplinaire contre lui, en vue de le pousser à la retraite dans « l’intérêt public ». Cela, dans le sillage des conclusions d’une enquête interne sur les prévisions météorologiques liées au cyclone Bélal, jugées inexactes par le gouvernement en janvier dernier. Ram Dhurmea devra fournir des explications écrites pour donner sa version sur les accusations portées contre lui.
Ram Dhurmea demande à la justice d’ordonner la présentation de tous les documents liés à cette décision du 23 juillet 2024, qu’il considère comme injuste. Il réclame aussi la gel de la décision en attendant l’examen de sa demande de révision judiciaire. Dans un affidavit accompagnant sa demande, il avance qu’il a été suspendu de ses fonctions après s’être vu accusé de ne pas avoir fourni des informations précises concernant la trajectoire du cyclone Belal, qui a provoqué des dégâts sur l’île. Selon lui, cette décision est injuste et fondée sur un rapport incomplet.
En janvier 2024, dit-il, il y a eu plusieurs réunions du National Crisis Committee (NCC) pour évaluer la situation par rapport au cyclone Belal. Il affirme avoir correctement informé le comité sur les risques de fortes pluies et d’inondations, bien que ses avertissements n’aient pas été pris en compte. Il accuse le gouvernement de l’avoir utilisé comme bouc émissaire.
Ram Kumar Dhurmea ajoute qu’il a, le 15 janvier 2024, envoyé des messages WhatsApp au Premier ministre, Pravind Jugnauth, et au vice-Premier ministre, Anwar Husnoo, pour les informer de la décision du MMS d’émettre un avertissement de classe II à 10 heures et de classe III à 13 heures. Plus tard, il avait été informé par un haut fonctionnaire que le PM n’était pas satisfait de la situation et qu’il devait « step down ». Ce qu’il a refusé de faire. Il maintient n’avoir jamais démissionné. Il ajoute que depuis qu’il a été suspendu, il a vu son salaire réduit de Rs 255 678.
Litige Dhurmea/Husnoo
Pour rappel, le National Crisis Committee s’était réuni le dimanche 14 janvier à 17 h, sous la présidence du ministre des Collectivités locales, Anwar Husnoo, pour faire le point sur la progression du cyclone Belal. Lors de cette rencontre, Ram Dhurmea, alors directeur de la Météo, avait pris la parole et annoncé que, selon ses prévisions, le « pire des scénarios » serait de maintenir l’alerte cyclonique de classe 1 pour le lundi 15 janvier.
Un différend avait alors éclaté entre Ram Dhurmea et le ministre Husnoo, chacun refusant de prendre la responsabilité du chaos causé lundi par une montée soudaine des eaux due aux fortes pluies liées au cyclone Belal, qui a quasiment paralysé le pays. Deux personnes avaient perdu la vie lors du passage du cyclone.
Le mardi, Ram Dhurmea a envoyé une lettre au Chef de la Fonction publique pour exprimer son refus d’être le bouc émissaire de la situation. Suspendu de ses fonctions avec effet immédiat le mercredi, le directeur de la météo a fait appel à Me Gavin Glover, Senior Counsel, pour contester cette décision.
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