Le procès de Sanjay Luchmun, 41 ans, accusé d’avoir brûlé vive sa compagne Santee Okil, tire à sa fin. Le prévenu sera fixé sur son sort, ce mardi, après le summing-up du juge Benjamin Marie Joseph. Les membres du jury vont ensuite se retirer pour délibérer.
La séance du lundi 23 mai a été marquée par la plaidoirie de l’avocat de la défense, Me Rama Valayden. Ce dernier a soutenu qu’il n’y a « pas de preuve qui lie Sanjay Luchmun à la mort de la défunte. » Il n’y a, dit-il, aucun lien entre son client et la mort de Santee Okil. Il souligne que le dossier de la poursuite repose uniquement sur les dires de Sandeep Gones, le beau-fils de Sanjay Luchmun, qui souffre de trisomie 21.
L’avocat a fait ressortir que le Dr Dev Ramkoosalsingh, psychiatre, a affirmé que de telles personnes sont facilement influençables. Fait établi, soutient Me Rama Valayden, lors du contre-interrogatoire du beau-fils de Sanjay Luchmun. En effet, Sandeep Gones a déclaré que c’est son père qui a tout dit à police et qu’il n’a fait qu'acquiescer.
Me Rama Valayden a ensuite mis l’accent sur ce qu’il considère être des failles dans l’enquête de la police. « Il y a des éléments importants qui manquent dans le dossier de la poursuite », dit-il. L’avocat de la défense a, entre autres, relevé que l’enquête n’a pas révélé s’il est possible de se déplacer sur une distance de sept mètres en gardant un morceau de papier allumé pour ensuite l’utiliser pour brûler une personne. Me Rama Valayden a réclamé un verdict d’acquittement.
Dans son réquisitoire, Me Abdool Raheem Tajoodeen, représentant la poursuite, a soutenu, pour sa part, que les trois éléments de la charge de meurtre sans préméditation ont été établis. L’avocat réfute la thèse du suicide car, selon lui, les brûlures sur le corps de la défunte ne sont pas compatibles avec un suicide. Il décrit la défunte comme une femme pleine de vie et mère de trois enfants. Selon lui, il est impensable qu’elle ait mis fin à ses jours. Le receveur Sanjay Luchmun est accusé d’avoir brûlé vive sa concubine Santee Okil, 38 ans. Le drame a eu lieu le 8 mars 2009, à Beau-Bassin. L’accusé plaide non coupable.
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