Le caïd Peroomal Veeren est soupçonné de vouloir faire la peau au Commissaire des prisons, Vinod Appadoo, à son responsable de sécurité et à l’assistant-surintendant Hector Tuyau en guise de cadeau d’anniversaire. Deux frères qu’il aurait recrutés pour cette mission ont été interceptés par le CCID, puis relâchés mercredi après-midi.
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Peroomal Veeren souhaite célébrer son anniversaire autrement le lundi 25 septembre. Contrairement à la distribution de drogue synthétique et de gâteau à la prison de haute sécurité de Melrose pour ses 40 ans, comme l’a révélé Le Défi Quotidien l’année dernière, il espérerait cette fois voir trois officiers six pieds sous terre. Il aurait mis un contrat de plusieurs millions de roupies sur la tête du Commissaire des prisons, Vinod Appadoo, de celle de l’assistant commissaire des prisons, Lindsay Paul, et aussi celle de l’assistant-surintendant de police, Hector Tuyau, à la tête de l’Intelligence Cell opérant en soutien auprès de la Commission d’enquête sur la drogue.
Les renseignements en présence des Casernes centrales depuis mardi indiquent que deux frères ont été recrutés par le trafiquant – qui purge 34 ans de servitude pénale et qui a reconnu être derrière l’importation des 157 kilos d’héroïne de l’Afrique du Sud en mars dernier – pour en finir avec ces trois officiers.
Peroomal Veeren reprocherait au trois de s’être ligués contre lui afin qu’il soit placé en isolement à la Pirates’ Wing à la Prison centrale à Beau-Bassin. Les deux frères, connus pour être des récidivistes notoires et qui ont été ses codétenus, font l’objet d’une enquête de l’Independent Commission Against Corruption (Icac) pour blanchiment.
Habitant l’Ouest du pays, les deux hommes sont censés passer à l’acte avant ou le jour d’anniversaire de Peroomal Veeren. Celui-ci a déjà « commandé » un transistor neuf auprès de l’administration carcérale pour « mieux écouter » les nouvelles à la radio. Il a d’ailleurs vivement « invité » les gardiens de prison qui le côtoient « à suivre les informations lundi », en indiquant qu’une « grande fête » se tiendra en dehors des murs de la prison. L’aide de la cellule antiterroriste a été sollicitée pour exercer une surveillance discrète sur les agissements des deux frères. De même que sur deux mercenaires liés au monde de la drogue, dont les services auraient été retenus pour un plan B.
La Special Cell du Central Criminal Investigation Department (CCID) a déjà été appelée à se pencher sur ce cas, d’autant qu’il est en présence de deux plaintes depuis le début de l’année. En mars, quelques jours après la saisie des 157 kilos d’héroïne à Port-Louis, l’officier Lindsay Paul, responsable de la sécurité des prisons, a rapporté que Peroomal Veeren l’a menacé de mort. Il venait alors de le surprendre en train de passer des appels internationaux dans l’Association Yard n°3 de la Prison centrale. « Si mo pa fer touy twa, mo pa appel Veeren », lui avait-t-il lancé. Depuis, le caïd a été placé en isolement.
Il y a deux mois, l’officier Hector Tuyau avait fait enregistrer une « precautionary measure » auprès du CCID sur les menaces de mort qui planent sur lui. L’ancien Attorney General avait confirmé ses soupçons à travers une deuxième « precautionary measure » après avoir obtenu des renseignements similaires auprès d’un gang de l’Ouest. Cette fois encore, c’est Peroomal Veeren qui a été mis en cause. Dans le cas d’Hector Tuyau, c’est cet officier qui est derrière la saisie du collier en or du caïd, 15 jours à peine après sa fête d’anniversaire à Melrose. Il avait été sommé de remettre son bijou valant Rs 1 M à la Prison centrale où il avait alors été transféré.
En ce qu’il s’agit de Vinod Appadoo, le risque d’une vengeance de la part de Veeren à son encontre n’est pas une nouveauté. Peu après sa nomination comme Commissaire des prisons, sa photo avait été retrouvée dans la cellule du caïd. Des messages – indiquant qu’il fallait lui régler son compte, car il avait été celui qui a arrêté le caïd la première fois – avaient même été retrouvés dans des bouteilles de lait. Celles-ci étaient destinées au prisonnier dans le sillage de ses nombreuses grèves de la faim.
Aux dernières nouvelles, mercredi après-midi, les deux frères ont été interceptés dans l’Ouest par une équipe du CCID. Ils ont été relâchés par la suite.
Les domiciles des sœurs du caïd perquisitionnés par l’Icac
L’Independent Commission Against Corruption (Icac) a effectué une perquisition au domicile des deux sœurs du caïd Peroomal Veeren aux petites heures de mercredi matin. La maison d’un beau-frère du prisonnier a aussi été fouillée. Une somme d’argent a été saisie pour les besoins de l’enquête ouverte par l’institution sur le volet blanchiment autour des 157 kilos d’héroïne importés d’Afrique du Sud et dissimulés dans des sableuses à pression – « sand blaster » – saisis à Port-Louis en mars dernier. Les proches du trafiquant seront appelés à donner des explications sur certaines acquisitions et activités commerciales.
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