Pour refus d'une transaction de drogue : un homme séquestré et passé à tabac

Il a failli y laisser la vie. Trois hommes l’ont enlevé et ont essayé de le contraindre à faire une transaction de drogue. Après son refus, il a été roué de coups jusqu’à finir à l’unité de soins intensifs.

Mardi 19 décembre. Un habitant de Mount, à Pamplemousses (43 ans), est séquestré par trois personnes, avant d’être conduit à Résidence La Cure. On l'oblige à faire une transaction de drogue. Il refuse. On l'agresse à coups de gourdins et de couteau. Il est admis à l'Intensive Care Unit (ICU) de l'hôpital du Nord, à Pamplemousses.

Cette nuit-là, il fait tellement chaud que Benoît (prénom fictif) sort dans la rue pour prendre un peu d’air frais. Il est 22 heures lorsqu’une voiture noire s'arrête à sa hauteur. Il y a trois personnes à bord. Elles l’abordent et lui proposent une transaction de drogue. Benoît refuse catégoriquement et une dispute s’ensuit, avant que les trois hommes, furieux, ne l’enlèvent.

« Zot finn trenn mwa avek la forss ek zot finn mett mwa dans zot loto, enn Mitsubishi », explique Benoît dans sa déposition. Il est ensuite conduit à Résidence La Cure. Ils l'interrogent. « Ki to pou fer ? Eski to pou sanz to desisyon ? » Benoît ne cède pas et on lui lance : « Zordi to pou kone. » Joignant la menace aux actes, les trois l’agressent à coups de gourdins et de couteau sur tout le corps.

Artères obstruées

Puis ses agresseurs le conduisent à l’hôpital du Nord, à Pamplemousses. Ils l’abandonnent, évanoui, sur un parking. C’est là que Benoît reprend connaissance. Il parvient à se traîner jusqu’au bâtiment hospitalier. Il est immédiatement pris en charge pour une intervention chirurgicale. Après une angiographie, le personnel soignant constate que ses artères sont obstruées. Il est  sans plus tarder  admis à l'unité de soins intensifs de la Cardiac Unit.
Interrogé par les enquêteurs, Benoît n’a pu fournir plus de détails, vu que son état de santé est critique. Ils ont déjà visionné une partie des images des caméras de surveillance, qui n’ont rien indiqué de concret. La tâche des policiers est d’autant plus ardue du fait que l’aire de stationnement, où Benoît a été abandonné, est dépourvue de caméras de sécurité. N’empêche que les officiers de la Field Intelligence Unit de la Northern Division travaillent actuellement sur un renseignement, afin de mettre la main sur les agresseurs de Benoît. L'enquête est supervisée par le surintendant de police (SP) Dawoonarain et le chef inspecteur Nuckchedy.

Le Défi Plus a rencontré l'épouse de Benoit, mais elle s’est abstenue de commenter l'affaire. « Je n'en sais rien, mon mari ne m’a rien dit. »

La victime déjà arrêtée pour trafic de drogue

Le dimanche 30 mars 2014, l'Anti-Drug and Smuggling Unit (Adsu) de l'aéroport avaient arrêté un fermier, habitant Bambous, en possession de 249 g d'héroïne de Madagascar. Il avait expliqué qu'il devait remettre cette drogue à un homme et obtenir une récompense de Rs 50 000.  Le mercredi 2 avril 2014, un exercice de 'controlled delivery' avait eu lieu au domicile de la mère du fermier. Benoît, qui habitait à Beau-Bassin à l'époque, s’est pointé accompagné d'une femme d'une quarantaine d'années habitant Vallée-des-Prêtres. Ils devaient être arrêtés. Trois cartes SIM ont été retrouvées au domicile de Benoît qui est en liberté conditionnelle, en attendant son procès.