Pour l’amour de sa fille : la lutte d’un père séparé de sa fille depuis 17 ans

La vie de Louis,  ancien policier, aujourd’hui âgé de 59 ans, a basculé il y a 17 ans de cela quand il se sépare de son épouse qui portait sa fille. Quand cette dernière vient au monde, Louis n’est pas au courant. Ce n’est que sept mois plus tard, qu’il apprend qu’il a une petite fille. 

À cette même période, sa femme le réclame la garde de l'enfant et une pension alimentaire en attendant le jugement  de divorce. En novembre de la même année, le couple se présente devant un juge en chambre. « On m’a reproché d’être un ivrogne et un coureur de jupons », relate-t-il. La garde provisoire du bébé est confiée à sa femme et il obtient le droit de visite d’une heure pendant les week-ends. Une situation qui va durer de 2005 à 2008.

Par la suite, sa femme obtiendra gain de cause, puisqu’à partir du 1er juillet 2017, il n’a plus eu le droit de voir sa fille suite à un jugement de la Cour.

Ce n’est pas pour autant que Louis a perdu tout espoir de revoir sa fille un jour. Cela fait donc cinq ans qu’il lutte pour obtenir la garde de son enfant avec l’aide de son avocat et de son avoué. Le 27 juillet dernier, son cas a été mis de côté par la Cour alors que l’audience était prévue pour quatre jours plus tard. Pour relancer son dossier, il a juré un nouvel affidavit et la prochaine audience a été fixée pour le 20 juillet 2022, à 13h00.

L’espoir est-il de mise pour Louis ? Il précise qu’il possède tous les documents légaux pour prouver chacune de ses affirmations. Le cinquantenaire indique également que son cas est connu par la Child Development Unit (CDU), l’Ombudsperson for Children et SOS Papa. 

Son rêve 

Cette lutte perpétuelle pour tenir sa fille dans ses bras, ne serait-ce qu'une seule fois, n’a pas été sans conséquences pour Louis. En effet, las de se torturer moralement, le caporal a décidé de prendre sa retraite le 1er avril 2020, alors qu’il s’apprêtait à être promu sergent. Il a travaillé comme « chief clerk of district (central division) » de 2013 à 2014 jusqu’à sa retraite. « Je compte 34 années de service. Je n’ai pas eu un seul reproche pendant toutes ces années-là et j’ai même reçu la mention de good conduct », relate-t-il.

Son courage, il le puise dans les courts moments qu’il a jadis passés avec sa fille. Certes, il aurait voulu être un meilleur père, mais il n’a pas eu la chance de le montrer. « Quand je pouvais encore visiter ma fille, je me faisais une joie de lui offrir tout ce qu’elle me demandait. Je donnais aussi de l’argent à sa mère pour ses autres dépenses. Je me souviens qu’un jour, elle était tellement contente d’être avec moi qu’elle ne voulait pas me quitter. J’ai dû lui faire comprendre que j’allais avoir des problèmes si je ne partais pas. Les moments que nous avons passés ensemble ont été merveilleux, mais, hélas, de courte durée », soupire-t-il.

« En avril 2023, ma fille soufflera ses 18 bougies. J’aurais aimé qu’elle soit avec moi avant qu’elle ne devienne majeure, au moins pour quelques mois, car après, ce sera peut-être trop tard. Quand elle aura 18 ans, c’est elle qui décidera », explique Louis. Il ajoute : « Et puis, personne ne sait ce que la vie nous réserve. Il se peut que je passe l’arme à gauche soudainement. Alors, avant de mourir, j’aurais aimé passer quelques jours avec ma fille que je n’ai pas eu le bonheur d’avoir à mes côtés ».