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Pour la Chambre de commerce et d’industrie: le Mauricien ne consomme pas suffisamment

Les opérateurs veulent que la consommation et les dépenses d’investissement soient relancées.
Le taux d’inflation tourne autour de 0,8 %. Un pourcentage trop faible, estiment des opérateurs économiques. D’où leur demande pour un ciblage de l’inflation autour de 2 à 3 % supérieur au taux actuel, afin de relancer la consommation. « Pour relancer la consommation et les dépenses d’investissement, il faut un taux d’inflation plus élevé », indique Azim Currimjee, président de la Chambre de commerce et d’industrie (CCI). De facto, il recommande une hausse des taux d’intérêt à la prochaine réunion de la politique monétaire. Ce qui permettra de cibler l’inflation. Connu en anglais comme le Inflation Targeting, le ciblage de l’inflation est un outil sophistiqué de la politique monétaire utilisé par une banque centrale pour fixer un objectif quantitatif d’inflation sur un moyen terme. Le Inflation Targeting a été introduit pour la première fois en Nouvelle-Zélande au début des années 1990. Depuis, plusieurs pays développés et émergents ont utilisé le ciblage du taux d’inflation. À Maurice, la Banque centrale pratique aussi un ciblage du taux d’inflation, mais elle n’a pas annoncé son taux cible.

Entente difficile

Les avis sur le ciblage du taux d’inflation sont toutefois partagés. Certains pensent que le fait d’avoir un taux d’inflation cible n’est pas en faveur des couches sociales défavorisées. Il est aussi difficile de s’entendre sur un taux d’inflation cible. Comme l’explique l’économiste Eric Ng : « Je ne crois pas que le Inflation Targeting soit une bonne solution pour nous, parce qu’il y a trop de volatilités dans les taux d’inflation. Il est difficile de cibler un taux d’inflation particulier car on est très dépendant des fluctuations des taux de change et du prix du pétrole. D’ailleurs, c’est difficile de fixer un taux d’inflation particulier qu’il faut cibler. » Et l’économiste d’ajouter : « On ne sait pas si accepter un taux d’inflation de 2 ou 3 % sera bon pour notre économie. En Europe et aux États-Unis, les autorités monétaires ont beaucoup d’outils pour contrôler l’inflation. À Maurice, qui ne dispose pas autant d’outils, il ne faut pas jouer avec le feu. » Pour l’économiste Anil Gujadhur, la Banque de Maurice est allée dans une seule direction depuis belle lurette, c’est-à-dire dans le sens d’une baisse du Key Repo Rate. « La Banque centrale ne semble pas trop concernée par l’inflation, puisqu’elle a déprécié la roupie, ce qui a augmenté les prix d’importations ainsi que ceux que paie le consommateur dans les supermarchés. » Rappelons qu’à la dernière réunion du comité chargé de la politique monétaire, la Banque de Maurice a laissé son taux directeur inchangé à 4,4 %.
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