Sattar Hajee Abdoula, l’assesseur nommé pour siéger au sein de la commission d’enquête sur la vente des actions de la BAI Company (Mauritius) Ltd et des entités relatives au sein de la Britam Holdings Ltd (Kenya), est en attente de son paiement de Rs 26 millions, réclamées pour son rôle d’administrateur des entités de la British American Investment entre le 12 et 30 avril 2015.
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Sattar Hajee Abdoula, l’un des assesseurs nommé pour épauler l’ancien juge de la Cour suprême, Bushan Domah au niveau de la commission d’enquête instituée pour faire la lumière sur la vente des actions détenues par Dawood Rawat au sein de Britam Holdingss Ltd (Kenya), s’attend à un paiement de
Rs 26 millions pour ses 18 jours comme administrateur des entités de la défunte British American Investment (BAI). Il avait été nommé pour protéger les intérêts de la BAI au sein des entreprises du groupe. Le Défi Quotidien est en présence de la réclamation signée par l’avoué Firoz Hajee Abdoula, que l’ex-administrateur de la BAI avait servi à Yacoob Ramtoola, de la firme BDO et au tandem Yogesh Basgeet et Mushtaq Osman de PriceWater House Coopers (PWC), le 15 décembre 2015.
Une liste de 17 entités du groupe BAI que Sattar Hajee Abdoula dit avoir administrées figure dans ce document légal. Parmi ces compagnies figure la British American Financial Services qui est liée aux 23.34% des actions de Britam Holdings dont la vente est au centre de l’enquête instituée le vendredi 7 avril par le conseil des ministres. C’est dans cette logique que l’entourage de l’ancien ministre des Services financiers, Roshi Bhadain, s’interroge pour savoir si Sattar Hajee Abdoula est apte à siéger sur cette commission d’enquête.
« Il avait le contrôle de ces compagnies pendant 18 jours et il a même réclamé ses fees», laisse entendre un des collaborateurs de l’ancien ministre de la Bonne gouvernance. On apprend également que le duo Basgeet-Osman avait porté les réclamations de Rs 26 millions au niveau du conseil d’administration de la Financial Services Commission (FSC) à un certain moment, avant la nomination de Yacoob Ramtoola comme administrateur spécial. Mais la réclamation n’avait pas été approuvée car la « priorité était de rembourser les détenteurs des polices d’assurance ».
Posture
La nomination de Sattar Hajee Abdoula comme administrateur de la BAI avait été rendue caduque après le vote de l’Insurance (Amendment) Bill à l’Assemblée nationale le 28 avril 2015. Ce qui avait permis au ministre des Services financiers d’alors de demander à la FSC de nommer un administrateur spécial puisqu’il était convaincu, sur la base d’un rapport soumis par le régulateur, « que les dettes d’un assureur et de ses sociétés liées, dépassent ses actifs d’au moins un milliard de roupies et qu’un tel excès risque d’être une menace pour la stabilité et la solidité du système financier de Maurice ».
Certains acteurs dans le domaine légal s’interrogent aussi sur la posture qu’adoptera Sattar Hajee Abdoula au sein de cette commission d’enquête prenant en considération « qu’il va devoir écouter les explications des administrateurs spéciaux qui l’ont remplacé » à partir de mai 2015. Quant aux réclamations de Rs26 millions, elles sont réparties en plusieurs tranches de paiement notamment Rs11 millions au nom de Sattar Hajee Abdoula et Rs8 millions pour la firme Grant Thornton entre autres. Selon nos recoupements, ce paiement de Rs26 millions n’a toujours pas été effectué. Nous avons vainement tenté d’avoir les commentaires de Sattar Hajee Abdoula. Nos appels et messages sont restés sans réponse.
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