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Post-mortem des résultats du HSC

‘Au Cœur de l’Info’ a réuni des experts dans le domaine de l’éducation pour une analyse des résultats du Higher School Certificate (HSC). Sur le plateau animé par Nawaz Noorbux et Jugdish Joypaul se trouvaient Om Varma, directeur de la Mauritius Institute of Education, Teeluck Bhuwanee, consultant pour l’Unesco et ancien ‘Registrar’ de l’université de Technologie, et Satish Ramrup, recteur du Rajcoomar Gujadhur SSS, de Flacq. Extraits...

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Om Varma : « Il faut une bonne maîtrise de l’anglais »

Répondant à une question de Nawaz Noorbux sur la contre-performance des collèges confessionnels cette année, Om Varma, explique qu’on ne peut tirer de conclusions hâtives. « On ne peut se baser sur les résultats d’une année seulement », fait-il comprendre. Cela dit, il explique que la réussite scolaire, notamment au niveau du SC et du HSC, requiert d’une bonne maîtrise de la langue anglaise. « Parlant en mon nom personnel, je dirais que j’ai l’impression qu’il y a une forte prépondérance de la langue française dans les collèges confessionnels. » Il évoque le cas des élèves qui refusent obstinément de parler l’anglais, alors que c’est la base même de toutes les matières enseignées. « Ce n’est pas seulement un problème qui touche les collèges confessionnels, mais aussi les collèges d’état », fait-il remarquer. Il estime qu’une bonne maîtrise de la langue anglaise fait finalement la différence. Car, précise-t-il, la compétition pour devenir lauréat se résume à des détails. 

Teeluck Bhuwanee : « Le système de lauréats est devenu comme le CPE » 

Le consultant de l’Unesco, Teeluck Bhuwanee, a choisi de faire une analyse plus holistique de la situation. Il estime qu’on accorde trop d’importance aux lauréats. Il va plus loin en disant que les médias doivent leur accorder moins d’importance. Pour soutenir cet argument, il affirme que toute l’attention n’est braquée que sur 45 des 9 000 élèves ayant pris part aux examens du HSC. « Le système de lauréats est devenu comme le CPE. Le problème est toujours au niveau des examens (...) En étudiant les questionnaires de ces examens, je ne trouve pas de grands changements en comparaison de ceux des vingt dernières années. Si le système d’examens est resté pratiquement le même, avec un bon drill, le succès est assuré », laisse-t-il entendre. Cela dit, il n’est pas d’accord avec le concept de mixed abilities, car cela va à l’encontre de la préparation des enfants pour avoir de bons résultats à des examens spécifiques. Approfondissant davantage son analyse, il explique qu’il ne veut se prononcer sur la perception qu’un collège comptant beaucoup de lauréats est forcément le meilleur. Il rappelle que les autorités éducatives travaillaient sur des alternatives aux lauréats, il y a plus d’une dizaine d’années de cela. « Plusieurs études ont été faites. Malheureusement, aucun gouvernement n’a eu le courage de les mettre en œuvre », regrette-t-il. 

Satish Ramrup : « La régionalisation a fait ses preuves »

Se basant sur le pourcentage de réussite aux examens du SC et du HSC au fil des années, Satish Ramrup affirme qu’au niveau de la performance, le Rajcoomar Gujadhur SSS est un bon collège et c’est une « very high demand school » dans la région de l’Est. Il estime que la régionalisation a eu le mérite que de meilleurs élèves ont fréquenté les collèges se trouvant dans leurs régions respectives. Ce qui explique la bonne performance des collèges régionaux. 

Satish Ramrup est d’avis aussi que la réussite scolaire dépend en grande partie de l’attention accordée par le personnel enseignant et l’administration du collège, ainsi que les parents des élèves. Cela, notamment en termes de suivi et d’encadrement. Parlant des mixed abilities, il explique que ce n’est pas l’apanage des collèges confessionnels, mais que cela existe aussi au niveau des collèges d’état. Cela dit, il avance que ce ne sont pas forcément les meilleurs élèves qui intègrent les collèges d’état.

Commentant la remarque de Jacques Mallié, ancien recteur du collège du Saint-Esprit, sur le corps professoral à l’effet que certains enseignants font leur entrée dans le métier sans avoir ressenti la vocation, Satish Ramrup avance que la majorité des enseignants sont dévoués et donnent leur maximum. 

Jacques Mallié : « C’est tout un ensemble qui doit être revu »

Répondant à Nawaz Noorbux, l’ancien recteur du collège du Saint-Esprit, Jacques Mallié, explique que les collèges confessionnels ont connu de meilleurs jours. « On a eu un lauréat. Des années de cela, on en a eu dix. Cela dépend des promotions et d’un concours de circonstance. Il vaut mieux ne pas généraliser. » Il attire l’attention sur le fait que le collège compte 13 classés.

Parlant de la contre-performance des collèges confessionnels, il parle de baisse préoccupante due à plusieurs facteurs. Il avance que l’autorité éducative catholique a investi énormément dans des collèges au niveau rural pour aider les plus démunis. Et de faire ressortir qu’au collège Père Laval, 11 sur 14 candidats ont réussi aux examens du HSC, soit 78,5 %.

« Dans ce choix volontaire des décideurs de l’éducation d’opter pour les mixed abilities, les élèves en Grade 7 sont de différents niveaux. Donc, il y a un problème au niveau de l’intake, mais c’est voulu... » Jacques Mallié parle de l’importance d’une analyse méthodique des résultats pour apporter des mesures correctives. Il a aussi parlé de la culture d’effort, du rôle des parents et du temps consacré à l’enfant. 

à une autre question du journaliste, il en a profité pour expliquer la baisse du niveau de performance aux examens par d’autres facteurs, dont la « baisse des pass marks », la promotion automatique des élèves et l’introduction de nouvelles matières.

Jacques Mallié va plus loin en disant que le corps professoral doit aussi se remettre en question. Selon lui, certains enseignants n’embrassent pas cette profession par vocation. « C’est un ensemble qui est appelé à être revu », conclut-il. 

 

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