Mardi 3 juillet, 8 heures, Rose-Hill. Dans le froid matinal, une dizaine de personnes manifestent, avec le soutien du Nouveau Mouvement Zenfan Baie-du-Tombeau devant les locaux de la National Housing Development Company. La raison : 29 personnes, soit 10 familles avec 11 enfants sur les bras, vivent dans le centre de refuge de St-Malo, depuis le passage du cyclone Berguitta en janvier.
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Une visite récente de la Child Development Unit (CDU) au centre de refuge, le samedi 30 juin, a contribué à angoisser davantage les sinistrés. Puis, lundi 2 juillet, les sinistrés affirment avoir reçu un coup de fil d’un « monsieur » de la CDU pour leur annoncer qu’on viendrait leur prendre leurs enfants.
Jeymellia Chettiar confie : « La CDU a dit qu’elle prendra mon enfant. Mon bébé a un an. Il y a des microbes partout. Il a souvent la gastro-entérite, mais je n’ai nulle part où aller. » Et Rajespedee Candasamy de poursuivre: « Je m’occupe de mon petit-fils. Son père vient de sortir de prison. Sa mère l’a abandonné. Il n’a que moi. La CDU m’a dit que des enfants ne peuvent vivre dans pareilles conditions. Un responsable m’a dit que je devais chercher une maison ou un membre de la famille qui pourra s’occuper de mon petit-fils. »
Certains poussent même jusqu’à affirmer que la vie est bien meilleure au centre. Stéphanie Hall, une sinistrée, confie : « Nous avons obtenu un matelas grâce à la générosité des gens. Notre maison était en piteux état. Nous vivons mieux au centre ». Un avis que partage Diolan Augustin. « La sécurité de ma famille est prioritaire. Mon fils fait des crises d’épilepsie. J’espère qu’ils ne me le prendront pas », explique-t-il.
Sollicité, Gilles L’Entêté, directeur de la NHDC, explique que l’association, représentée par Douglas Baya, est venu avec 10 familles en février. Il indique que quatre d’entre elles n’avaient jamais fait de demande auprès de la NHDC : « C’est le board qui décidera qui sera éligible ou pas. Plusieurs sinistrés n’ont pas complété leur dossier, d’autres ne pouvaient s’acquitter du dépôt. »
Toutefois, le ministère de l’Égalité des genres et du Développement de l’enfant nie que la CDU a brandi la menace de prendre les enfants : « La garde des enfants peut leur être retirée s’il y a maltraitance. Tel n’est pas le cas. Le CDU a visité le centre de refuge pour un constat des lieux. C’est un processus normal. » De plus, selon le protocole, les centres de refuge auraient dû être libérés après le passage du cyclone, souligne le ministère.
Une réunion a eu lieu après la manifestation. Gilles L’Entêté a reçu trois des sinistrés. Leurs dossiers seront examinés le 6 juillet.
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