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Portrait : Rajen Sewocksingh, 75 ans, et footballeur des Hindu Cadets 

Rajen Sewocksingh, ancien défenseur des Hindu Cadets. Rajen Sewocksingh, ancien défenseur des Hindu Cadets.

Fanatique du ballon rond depuis ses années scolaires à Piton Government School, Rajen Sewocksingh, 75 ans, a eu une riche carrière dans la sphère du football mauricien. Défenseur des Hindu Cadets dans les années soixante et premier footballeur venant de Gokhoola ayant joué en première division, Rajen Sewocksingh passe, aujourd’hui, tout son temps avec les prunelles de ses yeux, ses deux petits-enfants. 

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À l’âge de 13 ans, alors étudiant au Neo college à Port-Louis, Rajen s’amusait à taper dans le ballon sur le terrain de foot de la rue Madame. Au fur et à mesure, la passion du foot envahit le jeune gaillard habitant le petit village de Gokhoola et c’est ainsi qu’il rejoint l’équipe régionale de Rivière-du -Rempart, le Gokhoola Red Star. 

« En 1965 et 1966, capitaine d’alors, je me suis qualifié à deux reprises pour la sélection du Nord, où j’ai eu l’occasion de me déplacer avec l’équipe afin de disputer des matchs à La Réunion », narre-t-il. 

En 1963, alors qu’il joue déjà au niveau régional, Rajen se fait remarquer pour ses talents d’attaquant. Ram Ruhee, fondateur du club Hindu Cadets, l’invite alors à les rejoindre. Une opportunité qui va donner une tournure surprenante à la vie de Rajen, aveuglé par l’amour du football. 

« J’ai fait part à monsieur Ram Ruhee de ma passion pour le football. Il m’a invité à venir au club à la suite de quoi j’ai fait la connaissance de Chintamun Ramboccus, l’entraîneur à l’époque. L’entraîneur m’a tout de suite fait comprendre que ma place était à l’arrière droit et non en avant, j’ai ainsi occupé la place de défenseur au sein de Hindu Cadets. »  

Son premier match auprès des « vert et blanc » se tient en décembre 1963 lors d’un match amical face au Dodo Club au stade George V. « C’était la première fois que je jouais au stade George V, ils voulaient voir comment je jouais en arrière droit et je peux dire que j’ai fait mes preuves.  En février 1964, je jouais en ligue face au Fire Brigade devant 22 000 supporters. Nous avions remporté le match sur un score de 4-2 », se souvient-il. 

Après s’être marié, Rajen a dû s’éloigner de la scène footballistique. « Malgré mon amour pour le ballon rond, c’était devenu difficile d’être régulier aux sessions d’entraînement, j’ai commencé à prendre mes distances », explique-t-il. 

Entraîneur de l’équipe de l’hôpital Victoria 

Après son palmarès au Hindu Cadets Club, c’est au sein du Victoria Hospital Sports Club que Rajen s’épanouit et évolue. Effectivement, en 1971, travaillant à l’âge de 41 ans comme Medical Records Clerk à l’hôpital Victoria à Candos, Rajen entraîne, à son tour, l’équipe de Victoria Hospital Sports Club. « Nous avons eu la chance de partir à La Réunion à trois reprises avec l’équipe de l’hôpital Victoria et d’affronter des équipes des hôpitaux réunionnais », partage-t-il.  Mais, malgré la passion et le panache pour le football, à 58 ans, Rajen n’a plus l’endurance requise et il prend sa retraite de sa carrière de footballeur. 

Toutefois, la star d’hier souligne que l’âme sportive est bel et bien présente au-delà de ses 75 ans. « Je suis un vrai sportif et cela ne me lâchera jamais. D’ailleurs, je ne manque pour rien au monde mon rituel, c’est-à-dire mon footing, trois ou quatre fois par semaine dans l’après-midi, c’est un must ! » 

Anecdote marquante

En 1965, alors déjà accepté par ses coéquipiers au sein de l’équipe Hindu Cadets comme un joueur vif, Rajen lit naturellement les mouvements de l’équipe adverse avant de contrecarrer une attaque qui sauve la peau des « vert et blanc ». « On affrontait le Dodo Club en ligue et on menait déjà le match à 1-0. À la dernière minute, Teekuckchand était battu sur un tir dévié de Koenig. J’ai plongé la tête pour détourner le but. C’est un instant qui m’a toujours marqué l’esprit », fait-il ressortir. 

Et d’ajouter qu’une autre anecdote marquante lors de son intégration au Hindu Cadets fut le cadeau que son premier supporter, son beau-frère, Mahesh Ramdin, lui a fait en guise d’encouragement. « À l’époque, les chaussures de foot de la marque Adidas étaient rares et coûteuses, il m’en a offert une paire accompagnée de quelques mots d’encouragement. Il m’a incité à continuer mon parcours sportif », confie-t-il, ému. 

 

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