Homme affable, le Dr Michaël Ah Tow laisse une empreinte indélébile au collège Bon et Perpétuel Secours de Beau-Bassin. Il y a servi comme recteur pendant 15 ans.
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«Avec le départ de Michaël Ah Tow, c’est une page du collège BPS qui se tourne. Ce sera une grande perte pour l’institution », dira Jocelyn Niven qui a été assistant recteur du collège Saint-Esprit et qui a côtoyé Michaël Ah Tow en plusieurs occasions. Au collège BPS, personnel enseignant et non enseignant retiennent de lui un homme affable qui a été toujours à l’écoute des autres. Et nul ne s’attendait à ce qu’un jour il quitte le collège pour aller travailler dans un autre secteur.
« Cela a été une surprise pour nous quand il a annoncé son départ », confient Danielle, Rosemay, Solange et Florise, qui font partie du personnel non enseignant. Pazani Ramasawmy, chef du département de français, a été, quant à elle, à demi surprise. « Quand il a obtenu son doctorat en économie de l’université d’Edimbourg, je me suis dit qu’un jour ou l’autre il s’en irait. On ne fait pas autant d’études pour rester dans un collège », ajoute-t-elle.
Pourtant, c’est dans l’enseignement que le jeune Michaël Ah Tow a choisi de travailler après s’être mis au service d’une grande banque pendant quelque temps. Milieu dans lequel il était sans doute destiné à un brillant avenir. Passionné d’économie, il s’est régulièrement distingué dans cette matière au collège. Il est sorti deuxième de la cuvée de 1977 aux examens du Higher School Certificate.
Ce succès, il le doit au travail assidu et aux sacrifices dont il ne s’est jamais départi au grand dam de sa défunte mère, Stella Kwong Waye, son amie et confidente. « Elle m’a souvent surpris en train de travailler au milieu de la nuit. Pour m’empêcher de le faire, elle retirait le fusible de l’électricité. Mais elle ne savait pas que je gardais des bougies sous la main pour continuer à bouquiner et à travailler mes notes », explique-t-il.
Goût de l’effort
Ce goût de l’économie et de l’effort est inné chez Michaël Ah Tow. Il l’a hérité de ses parents, en particulier de son défunt père, Chong Ah Tow. « Je suis le produit d’un battant, de quelqu’un qui a su miser sur l’éducation pour bâtir son avenir », soutient Michaël Ah Tow.
Son père, confie-t-il, a puisé de son maigre salaire de commis dans un commerce pour payer un enseignant de qui il apprenait le kreol et le français. Par la suite, après avoir longtemps économisé et gagné à la loterie verte, son père a ouvert son propre business, le magasin Coin de Paris, à Curepipe.
Beaucoup apprécient Michaël Ah Tow pour sa simplicité et sa grandeur d’âme. Et ce ne sont pas les membres du personnel non enseignant qui diront le contraire. « Chaque année, il nous emmenait déjeuner dans un hôtel », se rappelle Regina Yagolum.
Pour Michaël Ah Tow, il s’agissait avant tout de mettre en pratique sa devise qui est de vivre et de construire ensemble. Et il ne faisait aucune distinction entre membres du personnel enseignant et non enseignant. Il mettait tout le monde à l’aise, disent ceux qu’on a rencontrés.
Assemblée spéciale
Quinze ans après avoir été au service du projet éducatif catholique, c’est avec un petit pincement au cœur qu’il a fait le choix de partir. L’enseignement a été comme un sacerdoce pour lui. Il aime ce qu’il fait et sait qu’il est aimé. « Je me suis donné corps et âme. » Outre le collège St. Mary’s où il a été enseignant pendant 15 ans avant d’occuper le poste de recteur au collège BPS, il a aussi enseigné l’économie aux séminaristes du Foyer La Source et aux prêtres.
Ce lundi 29 mai sera un grand moment dans la vie du collège BPS : la direction et le personnel organisent une assemblée spéciale en l’honneur de Michaël Ah Tow. Il quittera officiellement son poste pour aller servir les autres autrement. Il sera, à partir du 1er juin , dans la Management Team du City Clinic Group et s’occupera du Business Development.
Il tient à remercier le personnel, les élèves et le manager du collège, le Dr Jimmy Harmon, Micheline Daurat, le Board of Governors, Philippe Ah Chuen, la Parent Teachers’ Association, les religieuses de la congrégation du BPS, Sr Maryline Radegonde, Gilberte Chung, directrice du Service diocésain de l’éducation catholique (SeDEC), le père Jean-Maurice Labour et surtout, le cardinal Maurice E. Piat.
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