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Portrait : Eswaree Chellygadoo, la fée de la danse du feu 

Eswaree Chellygadoo Eswaree Chellygadoo pratique la danse depuis l’âge de 3 ans et demi.
Eswaree Chellygadoo et sa sœur Vedha
Eswaree Chellygadoo et sa sœur Vedha se produisent souvent en duo sur scène.

Porter en équilibre sur la tête des pots avec de feu ‘Sakthi’, tout en se livrant à des pas de danse, n’est pas chose facile ! Et pourtant, Eswaree Chellygadoo exécute la danse de ‘Karagam Attam’ avec adresse. Rencontre.

Waouh, incroyable, impressionnant...  sont les réactions lors des représentations publiques d’Eswaree Chellygadoo, 28 ans. Élégante dans un costume traditionnel fabriqué par sa mère Radha, et les accessoires qui nous font voyager au Tamil Nadu, Eswaree Chellygadoo assure. Car danser avec des pots d’où jaillissent des flammes, sur la tête, comporte de gros risques. Sans compter que cette prestation s’accompagne d’une chorégraphie et la danseuse tient aussi dans chaque main une lampe de terre allumée ! 

« Les pots ne sont ni collés, ni attachés, sur la tête. Tout se tient en équilibre », dit fièrement Eswaree Chellygadoo.

Cette danse originaire du Sud de l’Inde, Eswaree Chellygadoo la pratique lors de deux types d’événements : les cérémonies religieuses dans les ‘kovils’ et les événements culturels. Parfois, sa sœur Vedha l’accompagne sur scène.  

Si à la base, le ‘Karagam Attam’ se pratique uniquement avec des pots sur la tête, au fil du temps, Eswaree Chellygadoo, aidée par son père Vijeya Chellygadoo, a modifié cette danse pour y apporter une touche locale. 

Cette danse avec des pots de feu sur la tête impressionne plus d’un.
Cette danse avec des pots de feu sur la tête impressionne plus d’un. 

« Dans sa forme traditionnelle, les pots, décorés de fleurs, sont posés, une à une, sur la tête. Avec mon père, nous avons modifié la chorégraphie et inclus le pot de feu dans le Karagam Attam, tout en peaufinant cette danse dans un style très mauricien », confie Eswaree Chellygadoo.

C’est à l’âge de 3 ans et demi qu’Eswaree Chellygadoo découvre la danse, grâce à son père qui était le chorégraphe d’un groupe de danse, le « Shri Bala Murugan kootam ». Très vite, elle s’approprie les pas et se produit sur scène dès l’âge de 4 ans. C’était lors d’un spectacle culturel. 

« J’ai appris la danse uniquement de mon père qui a été formé en Inde. Dès mon jeune âge, mes proches m’ont encouragée à aller de l’avant dans cette voie », indique notre interlocutrice.  

En 2004, le ministère des Droits de la femme, du développement de l’enfant et du bien-être familial invite les enfants qui sont doués artistiquement à passer une audition en vue de participer au World Children Assembly and International Children’s Camp qui eut lieu la même année. 1 500 enfants passent l’audition, mais uniquement huit sont retenus. Eswaree Chellygadoo fait partie du lot et s’envole pour l’Inde.
« J’étais la plus jeune et j’ai vécu une expérience formidable en Inde. D’autant plus que les Indiens étaient impressionnés par notre ‘Karagam Attam’ à la sauce mauricienne », se remémore l’artiste. 

Par la suite, elle a accumulé les représentations lors d’événements culturels. En 2018, elle participe au Caudan Live et prend la deuxième place. Pour Eswaree Chellygadoo, la danse est plus qu’une passion.

« La danse fait partie de mon quotidien. Je travaille dans l’administration, mais après mes heures de boulot, je danse. Et quand je ne danse pas, je sens qu’il me maque quelque chose. La danse me permet d’équilibrer mes émotions et de me ressourcer ». 
 

 

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