À Port-Louis : Navin Ramgoolam fustige «le comportement et le bilan du GM»

Le bilan ainsi que le comportement du Premier ministre, Pravind Jugnauth, sont revenus sans cesse dans le discours prononcé par Navin Ramgoolam, hier, à Port-Louis.

Pour le leader du Parti Travailliste, Pravind Jugnauth, qu’il a surtout qualifié de « limpos », n’a aucune légitimité pour réclamer un deuxième mandat, car il n’est pas passé par les élections générales pour accéder au poste de Premier ministre. « Je suis passé trois fois par les élections générales, tandis que c’est son papa qui lui a permis de passer par l’imposte », a soutenu  le leader du PTr.

En termes de bilan, Navin Ramgoolam considère que l’actuel chef du gouvernement a été « un désastre à plusieurs niveaux ». En effet, en ce qu’il s’agit du leadership de Pravind Jugnauth, Navin Ramgoolam considère que le No. 1 du gouvernement n’en n’a aucun. Il a notamment critiqué le Premier ministre pour avoir fait preuve de mollesse à l’égard de l’ancien ministre Showkutally Soodhun, notamment après les propos insultants tenus par ce dernier à l’égard d’une partie de la population.

Sur le plan économique, Navin Ramgoolam est d’avis que le miracle économique promis en 2014, n’a pas eu lieu. La population, dit-il, s’est en revanche retrouvée avec un « mirage économique ». Le faible taux de croissance, l’endettement public, sont autant de points qui prouvent, selon le leader des rouges,  que Pravind Jugnauth n’a pas été à la hauteur en tant que ministre des Finances. Au sujet du comportement du chef du gouvernement, Navin Ramgoolam considère que ce dernier n’est pas aussi irréprochable qu’il ne le prétend. Les autres dirigeants des rouges, à l’instar du député, Arvin Boolell, ont surtout réclamé la tenue des élections générales au plus vite. « Nou bizwin eleksyon zeneral…Nou pou rant dan lotel gouvernman pou travay ». Le député Arvin Boolell a soutenu que l’Alliance MSM-ML « a remporté les élections dans la trahison, en 2014 ».

La MBC refoulée

« Payasson pa pou aksepte, MBC ale ». C’est ainsi que le président du Parti Travailliste (PTr), Patrick Assirvaden, a demandé aux journalistes de la radio télévision nationale de se retirer du meeting. Son argument, c’est que le PTr ne veut pas de manipulation « nous n’allons pas nous prêter à ce jeu », a-t-il souligné. Le PTr avait réuni ses partisans devant la municipalité de Port-Louis.

L’orateur a toutefois demandé aux membres de l’assistance de s’assurer que les représentants de la Mauritius Broadcasting Corporation (MBC/tv) puissent quitter les lieux en sécurité. Il a précisé que le parti n’a rien contre eux, mais contre la politique de la compagnie. Les cameramen de la MBC ont quitté l’estrade, mais les caméras mobiles sont restées dans la foule. Nous sommes même tombés sur un des cameramen qui filmait les espaces vides. Une des journalistes de la station nationale est, aussi, restée dans la foule.

L’assistance n’a cessé de grossir jusqu’à ce que Shakeel Mohamed et Arvin Boolell prennent la parole. Toutefois, les gens ont commencé à quitter la rue sir Seewoosagur Ramgoolam avant la fin de l’intervention de Navin Ramgoolam afin d’éviter les embouteillages à la sortie.  

Dan Callikan sous les caméras

Pour éviter les caméras, il faut se mettre derrière ou en dessous. C’est ce qu’a fait l’ancien directeur général de la Mauritius Broadcasting Corporation (MBC), Dan Callikan. Il a été aperçu alors que des partisans tentaient de lui frayer un chemin jusqu’à l’estrade. Tête baissée, chemise blanche et démarche rapide, Dan Callikan a, cependant, rebroussé chemin en arrivant près de  l’estrade. Il s’est réfugié sous une plateforme réservée aux caméras. Il y est resté jusqu’à la fin du meeting tout en conversant avec certains membres de l’assistance.

Vasant Bunwaree dans la foule

L’ancien rouge, qui a quitté les rangs pour fonder son propre parti, a donné l’impression de vouloir retourner au bercail. Mercredi, lors du meeting du PTr à Port-Louis, Vasant Bunwaree, ancien ministre de l’Éducation d’un gouvernement Ramgoolam, était parmi la foule. Toutefois, il se tenait discret, loin de l’estrade et surtout loin des caméras.