À Port-Louis, on lui dérobe les Rs 6 500 de la caution de son fils - Le fils : «Li ti anvi tir mwa pou nou fer so laniverser ansam»

Cette mère s’est démenée pour célébrer son 69e anniversaire aux côtés de son fils interpellé pour possession de drogue. Mais elle s’est fait dérober l’argent de la caution.

Mercredi, Sangeeta (prénom d’emprunt) a soufflé ses 69 bougies. Un anniversaire qu’elle voulait célébrer avec son fils Vimal (prénom d’emprunt). Comme il se trouvait en prison pour une affaire de drogue, elle s’est démenée pour réunir la somme requise pour la caution. Somme qu’elle s’est toutefois fait dérober.

Vimal, 30 ans, a été arrêté par l’Anti-Drug and Smuggling Unit (ADSU) pour possession de drogue synthétique d’une valeur de Rs 100, le 26 juillet, à Roche-Bois. Ce qui lui a valu de passer une nuit à la New Wing Prison de Beau-Bassin. Sangeeta s’est débrouillée pour réunir la somme de Rs 5 000 pour régler sa caution et obtenir sa libération. 

Le lendemain, toutefois, en se rendant au tribunal de Port-Louis, elle apprend qu’il faut une somme additionnelle de Rs 1 150, représentant les 
« frais de papier ». N’ayant pas le montant requis, elle se rue à Roche-Bois. Et une fois l’argent en poche, elle se rend à l’arrêt d’autobus de la route Cocoterie. 

À un moment donné, elle est accostée par un inconnu, avec lequel elle fait un brin de causette. Au cours de la conversation, elle lui confie qu’elle se rend au tribunal de Port-Louis pour payer la caution de son fils. Toutefois, quand Sangeeta arrive à la cour intermédiaire, la caisse est 
déjà fermée. 

Désemparée, la sexagénaire quitte l’enceinte du tribunal pour regagner sa maison quand elle tombe sur l’individu qu’elle a rencontré plus tôt sur l’arrêt d’autobus. « Li ti pe atan mwa deor. Li’nn dir mwa so case inn ranvoye ek li’nn dir mwa swiv li, li pou montre mwa enn sime rakoursi pou al lagar le Nord », relate-t-elle. 

Tous deux prennent la direction du Champ-de-Mars, puis la rue L’Église, qui, à cette heure de l’après-midi, était déserte. « Li koze bien, mo pa ti kwar li enn voler. Kan pe marse, li diman mwa kot mo’nn gard mo cash, mo dir li dans mo sak. Li dir atan li pou donn mwa enn plastik pou gard mo cash, mo dir li non. Li’nn kontign diskit avek mwa. Apre sa, enn kout li’nn ras mo sak e zet mo kas anba », relate la victime. Le voleur a pris la fuite et a disparu dans les rues de Port-Louis.

La sexagénaire s’est rendue au poste de police de Pope-Hennessy pour porter plainte. De retour chez elle, elle s’est tournée vers plusieurs personnes pour réunir la caution de son fils, mais s’est heurtée à plusieurs refus. « Mo’nn resi gagn kas prete ek enn madam dan travay, kouma gagn la paye mo pou retourn li », confie-t-elle. 

Ce n’est que le jeudi 28 juillet qu’elle a été en mesure de s’acquitter de la caution de son fils. « Quand j’ai été libéré, j’ai serré ma maman dans mes bras. Cela m’a affecté de ne pas avoir pu être avec elle le jour de son anniversaire », dit Vimal, qui révèle être dépendant des drogues synthétiques depuis quatre ans. 

Il s’émeut de la mésaventure de sa mère : « Mo mama ti anvi tir mwa pou nou fer so laniverser ansam, me pa’nn resi. Enn maler inn arive, sa voler-la in kokin so larzan, li ti kapav perdi so lavi. »

Toutefois, Vimal compte bien célébrer l’anniversaire de sa mère. « Demin mo pou fer enn zourne mason, kapav gagn Rs 1 000 pou fer enn ti zafer. »