Economie

Port franc: le BoI encourage l’importation de sucre pour le raffinage

Le sucre raffiné par Omnicane sera exporté vers le Comesa.
Le Board of Investment soutient la démarche d’Omnicane qui importe du sucre brut pour le raffiner. À travers le port franc, la compagnie peut réexporter le sucre comme un produit d’origine locale. Le raffinage pourrait devenir un créneau important à l’avenir, estime le BoI. Les mesures d’Omnicane ne déplaisent pas à tout le monde. Dans les milieux de la culture de la canne, certains acteurs voient d’un mauvais œil l’initiative de la compagnie cannière d’importer 42 000 tonnes de sucre brut pour le raffiner et le réexporter à travers le port franc. Mais le Board of Investment (BoI) y voit plutôt une opportunité à encourager. D’ailleurs, certaines démarches administratives imposées par le ministère de l’Industrie et du Commerce sont jugées inutiles par le BoI, qui veut éliminer au maximum ces écueils. Une source au ministère de l’Industrie confirme que la Trade Division a écrit à la Mauritius Cane Industry Authority (MCIA) pour demander son feu vert pour l’exportation de sucre raffiné par Omnicane. Ce sucre sera exporté vers le Common Market for Eastern and Southern Africa (Comesa) et doit donc obtenir un certificat d’origine pour bénéficier d’avantages fiscaux. Notre source explique que la même autorisation avait été demandée au moment de l’importation de sucre brut. « C’est simplement la procédure », assure notre source. Sauf que le ministère de l’Industrie et du Commerce n’a justement pas toujours été sûr de la procédure à suivre. Le Défi Quotidien a obtenu confirmation que la même Trade Division a également écrit au Syndicat des sucres pour lui demander son avis sur l’éligibilité du sucre au certificat d’origine pour l’exportation. Or, le Syndicat n’a aucune autorité en la matière, étant simplement l’agent vendeur traditionnel du secteur sucre à Maurice.

Aléas administratifs

Ce sont justement ces aléas administratifs que le BoI veut éliminer. « Ce que nous avions dit au niveau du BoI, explique son directeur Ken Poonoosamy, c’est qu’il n’était pas nécessaire de rechercher une quelconque autorisation. » Le fait que le sucre importé transite par le port franc, sous contrôle douanier, le qualifie d’office pour le certificat, du moment que le raffinage se fait localement, selon Ken Poonoosamy. « Pour nous, du moment que ce n’est pas destiné au marché local, c’est une activité économique qu’il faut encourager, ajoute le directeur du BoI. Il n’y a pas lieu d’ajouter des difficultés administratives là où ce n’est pas nécessaire. » Il cite Singapour qui ne produit pas de pétrole, mais est pourtant la troisième plus grande raffinerie au monde. « Pourquoi ne pas voir Maurice comme une plaque tournante, l’une des plus grandes raffineries de sucre au monde ? Nous avons le savoir-faire et l’expérience après tout », suggère Ken Poonoosamy. La démarche passe moins bien, toutefois, auprès de la communauté des planteurs, qui accuse Omnicane de vouloir faire cavalier seul au détriment de la communauté et de concurrencer le Syndicat des sucres, qui représente, historiquement, les intérêts de tout le secteur sucre mauricien sur le marché international.
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