Deux membres du gouvernement de Pravind Jugnauth sous les feux de projecteurs : un a été révoqué dimanche et l’autre est visé par un agent de son parti.
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Pour Abdallah Goolamallee, on ne peut pas se baser sur une simple déposition pour tirer des conclusions. « Il y a la présomption d’innocence. Mais cela vient comme une tâche sur le ministre, l’institution et, par extrapolation, sur le gouvernement. Cependant, peut-on dire que c’est un point majeur qui impactera la popularité du gouvernement ? Ce n’est pas vraiment le cas. Cela n’affecte en aucun cas l’image du gouvernement directement car chaque élu du peuple a une responsabilité individuelle », explique l’observateur.
Bernard Saminaden estime, pour sa part, que même si la plainte logée a été retirée, il ne faut toutefois pas banaliser cet incident qui est, dit-il, l’un parmi tant d’autres où des élus ont été impliqués et qui ont été rapportés à la police. Intervenant en sa qualité d’observateur, il précise que ces allégations ne donnent pas une belle image, d’autant que les élections générales sont évoquées dans le courant de cette année. « Avec la révocation du ministre Vikram Hurdoyal, il est difficile de dire si cela affaiblit le gouvernement. Cela ne projette en tout cas pas une bonne image de stabilité », dit-il.
Yvan Martial avertit d’ailleurs que les partis de l’opposition ne devraient pas miser sur ces « remous » au sein du gouvernement pour penser qu’ils remporteront aisément la victoire aux prochaines élections. Il est d’avis que la popularité du gouvernement n’a pas été entamée.
« L’opposition ne devrait pas miser sur ces situations et croire qu’elle se retrouvera en meilleure position. Au lieu de miser sur de petits incidents, elle gagnerait à continuer à se battre afin de remporter la bataille plutôt que de ne pas se battre et être battue », fait comprendre Yvan Martial.
S’il avait été le leader de l’opposition, il aurait encouragé tous les partis à ne pas dormir sur leurs lauriers car il y a beaucoup de retards à rattraper, selon lui. « Le cas échéant, le réveil risque d’être cruel après le décompte des bulletins de vote à l’issue des prochaines élections générales », souligne-t-il. Bernard Saminaden abonde dans son sens. S’il est d’accord que l’ex-ministre Hurdoyal ne restera pas les bras croisés, il estime qu’il en va de même pour Pravind Jugnauth. Selon lui, ce dernier ne se laissera pas faire malgré les instabilités qui semblent secouer le Mouvement socialiste mauricien. Il ajoute que le Premier ministre a affirmé qu’il a plusieurs cordes à son arc. « Comme un animal blessé, il peut passer à la vitesse supérieure et acculer ses adversaires politiques », dit-il. « Il y aura certainement de nombreux coups qui pleuvront, même ceux sous la ceinture », estime-t-il. Bernard Saminaden fait également remarquer que Vikram Hurdoyal n’est pas le premier ministre à avoir été révoqué sous le leadership d’un Jugnauth. Cela s’est également passé durant le mandat de sir Anerood Jugnauth. « Ce qui s’est passé avec l’ex-ministre Hurdoyal pourrait profiter à Navin Ramgoolam. L’alliance de l’opposition pourrait obtenir un meilleur score aux prochaines élections au n° 6, comme aux n° 9 et au n° 10 », soutient l’observateur.
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