Vilasha Sooriah, 39 ans, a été retrouvée morte après avoir été battue et ébouillantée par son époux Soovendra Sooriah à leur domicile, à Moka, lundi soir. Poornima Puchooa, la mère de la jeune femme, confie que la semaine dernière, elle avait eu un mauvais pressentiment. Ses craintes se sont hélas confirmées.
« Pa gagn traka ma. Mo korek la. » Ce sont les dernières paroles que Vilasha Sooriah, 39 ans, a dites à sa mère Poornima Puchooa le dimanche 12 novembre 2023. Soit la veille du jour où elle a été retrouvée morte à son domicile à Camp La Serpe, Moka, après avoir été battue et ébouillantée par son époux Soovendra Sooriah, âgé de 43 ans.
« Dimans swar, avan ariv sa problem la, Vilasha ti koz ek mwa lor telefonn », relate Poornima Puchooa. Elle était loin de se douter que c’était la dernière fois qu’elle parlait à sa fille. Selon elle, la jeune femme avait voulu la rassurer en lui disant que la situation au sein de son couple s’était améliorée.
La retraitée confie que la semaine dernière, avant le drame, elle avait eu un mauvais pressentiment. « Mo ti fini santi kiksoz. Mo ti santi mwa pa bien. Mo ti dir mo pa pou kwi gato Divali », précise-t-elle. Ses craintes se sont, à son grand regret, confirmées.
Violent
C’est dans les années 2000 que Vilasha avait fait la rencontre de Soovendra. Elle travaillait alors comme vendeuse dans un magasin à St-Pierre. Déjà, à l’époque, il l’avait embobinée. « Souvan li ti dir Vilasha li dan CID », indique un proche de la défunte.
Au fil de leur relation, il avait fini par lui avouer qu’il était maçon. Il avait ensuite demandé sa main. Si les parents de la jeune femme étaient réticents au départ, ils avaient toutefois fini par accepter après l’insistance de leur fille. Cela faisait 18 ans que Vilasha était mariée à cet homme.
Selon la retraitée, dès le début de leur relation, Soovendra était violent et tabassait sa fille. Elle ajoute qu’hormis son penchant pour l’alcool, le quadragénaire multipliait les aventures. « Ti ariv enn pwin kot mo tifi ti res trankil ek pa dir nanie akoz zanfan », dit-elle, dépitée. Ainsi, pour ne pas briser sa vie de famille, Vilasha ne dénonçait jamais son époux.
« Zame mo ti pou panse li enn dimounn koumsa », indique Poornima Puchooa. À l’école du quartier où travaillait Vilasha, tous savaient qu’elle était une femme battue. Elle n’arrivait plus à cacher ses ecchymoses après des disputes conjugales.
Des collègues l’avaient incitée à solliciter une ordonnance de protection auprès de la Family Protection Unit. Mais à chaque fois, elle ne voulait pas. « Souvan li vinn travay ek ena mark mark lor li, lor so figir, lor so lamin, lor so lipie. Ti ena fwa kouma dir li tinn bril li ar sigaret », confient des collègues.
Poornima Puchooa avait, à maintes reprises, demandé à sa fille de mettre un terme à cette relation, en vain. Lundi soir, lors d’une énième dispute conjugale, le pire est arrivé. Vilasha est décédée à la suite des coups et des brûlures qu’elle a subis de la part de son époux à son domicile. Elle lui aurait reproché d’avoir emmené une autre femme au domicile conjugal.
Les choses se sont envenimées. Des coups ont plu et Soovendra a fini par jeter de l’eau bouillante sur Vilasha. Poornima Puchooa apprendra par la suite que sa fille a été battue cette nuit-là, avant d’être contrainte à passer la nuit à l’extérieur de la maison.
Ce n’est qu’aux petites heures du matin que le quadragénaire l’a entraînée dans la maison avant de la recouvrir avec des draps, lesquels ont été trouvés dans la maison. La retraitée avance qu’il avait prévu d’abandonner le cadavre dans les bois.
Lorsque les policiers sont arrivés sur les lieux ce soir-là, Soovendra a tenté de leur faire croire que Vilasha avait perdu connaissance et qu’elle était toujours en vie. Mais cette tentative a été vaine. Il a été arrêté et il est passé aux aveux durant son audition menée par la Criminal Investigation Division de Moka.
Depuis, le quadragénaire est en détention pour meurtre. Il sera appelé à participer à une reconstitution. Il a déjà fourni sa version aux limiers de la CID sur les circonstances de la mort de la mère de ses deux enfants.
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