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Politique : vers une nouvelle proposition de réforme électorale

Dans trois réponses écrites déposées au Parlement durant la semaine écoulée, le Premier ministre affiche sa volonté de présenter à l’Assemblée nationale des propositions pour une vaste réforme électorale. Il compte sur la « bonne volonté » de l’opposition.

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Le Premier ministre Pravind Jugnauth n’abandonne pas l’idée de proposer une nouvelle fois une réforme électorale. Il l’avait mentionné le 12 octobre, lors de son discours à l’occasion des célébrations des 20 ans d’autonomie de Rodrigues, à Camp-du-Roi. Son souhait d’avoir « des discussions sérieuses » sur le sujet est loin d’avoir convaincu l’opposition. Mais a priori, il semble qu’il doit être pris au sérieux, car de nouvelles propositions devraient être faites.

La réponse écrite à une question parlementaire posée par le député travailliste Farhad Aumeer, le 26 juillet dernier, a été déposée à l’Assemblée nationale. Elle reflète le mood actuel du Premier ministre sur la réforme électorale.

Il en découle qu’il n’a toujours pas digéré que l’opposition ait rejeté en bloc, le 11 décembre 2018, la première tentative de réforme électorale qui avait pris la forme du Constitution (Amendment) Bill. Ce jour-là, après des débats parlementaires sur le texte de loi, la décision fut prise de ne pas passer au vote, car la majorité de trois quarts nécessaire n’était pas acquise.

« Mon gouvernement est néanmoins engagé à poursuivre son initiative de présenter une réforme électorale qui pourra assurer une stabilité politique et sociale, ainsi qu’une plus forte participation des femmes, en ligne avec le programme gouvernemental », indique Pravind Jugnauth dans sa réponse parlementaire écrite déposée durant la semaine écoulée.

Et d’ajouter : « dans le contexte d’une réforme électorale future, il n’y a aucun mal à se concerter pour présenter de nouveau des propositions pour une législation anti-transfuge qui ferait partie d’une plus grande réforme de notre système électoral. Toutes les parties concernées, y compris les partis de l’opposition, sont les bienvenues pour soumettre leurs propositions au moment opportun. »

Toujours durant la semaine, le Premier ministre a déposé deux réponses écrites sur le sujet. Il y répond à des questions parlementaires d’Aadil Ameer Meea (MMM) et de Subhasnee Luchmun-Roy (MSM), posées le 26 avril dernier. En réponse à Aadil Ameer Meea, il rappelle une nouvelle fois l’épisode de 2018, où la réforme avait été rejetée, « en particulier à cause de la position négative adoptée par les partis de l’opposition parlementaire ».

Un voeu persistant

Le Premier ministre mentionne aussi qu’en juillet 2019, le gouvernement avait introduit un autre Constitution (Amendment) Bill avec le Political Financing Bill, mais que les deux projets de loi avaient une nouvelle fois été rejetés par l’opposition. « Malgré le vœu persistant des membres de l’opposition de proposer les réformes électorales longuement attendues, le gouvernement reste fermement disposé à présenter une réforme électorale. » 

Il affirme que le gouvernement compte revenir « au moment opportun » devant la Chambre avec des propositions pour une réforme électorale. Il espère que « dans l’intérêt et le bien supérieurs du pays », l’opposition « contribuera positivement dans la consolidation de nos principes et valeurs démocratiques ».

Dans sa réponse à la députée Luchmun-Roy, le chef du gouvernement réaffirme qu’il compte présenter de nouvelles propositions. Celles-ci concernent, entre autres, l’injection d’une dose de proportionnelle, d’une meilleure représentation féminine et se débarrasser de l’obligation de déclarer sa communauté pour être candidat aux élections générales. « J’espère que, dans le futur, toute proposition pour une réforme électorale sera soutenue par les partis de l’opposition et qu’ils pourront voir au-delà de la politique politicaille. »

Si au niveau de l’opposition parlementaire, le besoin d’une profonde réforme électorale ne fait aucun doute, on n’était en revanche pas d’accord avec la formule de proportionnelle proposée par le gouvernement en 2018. Celle-ci visait, selon elle, à « rétablir le déséquilibre issu du First Past the Post après correction de la proportionnelle ». 

 

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