Politique : Sheila Bunwaree explique sa démission du MMM

Cette décision est motivée par la quête d’une « démocratie véritable », explique Sheila Bunwaree, qui a démissionné de toutes les instances du MMM le 26 juillet dernier. Dans une lettre ouverte, datant du 9 août, elle énumère ses raisons et dénonce les défaillances internes du parti. 

Elle exprime son désenchantement face à ce qu’elle considère comme un déclin de la démocratie et de la méritocratie au sein du MMM, tout en appelant à une réforme politique significative pour l’île Maurice. Sheila Bunwaree déplore que le parti a échoué à adopter des mesures critiques et à soutenir les idées nouvelles nécessaires pour réinventer le système politique mauricien. « Depuis environ trois ans, il n’y a aucun débat au niveau du MMM », observe-t-elle. 

Elle critique également le manque de dynamisme et l’inefficacité des commissions internes, à l’exception notable de celle sur le Développement durable, dirigée par des jeunes engagés. Celle-ci est présidée par la députée Joanna Bérenger. 

Un autre point de discorde est la sous-représentation persistante des femmes au sein du MMM. Elle critique Arianne Navarre Marie, ancienne ministre des Droits des femmes, qui, selon elle, n’a pas soutenu les efforts nécessaires pour corriger cette disparité. « Le MMM, qui se dit féministe, aligne trop peu de candidates aux prochaines élections », écrit-elle. Et d’ajouter que « conclure une alliance avec le Parti travailliste - et je dois souligner que j’ai toujours été en faveur de cette alliance - dans le cadre de mon paradigme d’une opposition unifiée, ne devrait pas signifier laisser sur le carreau les femmes crédibles, intelligentes et compétentes de tous les partis de l’opposition ».

Sheila Bunwaree souligne que sa demande de se présenter comme candidate au n°17 (Curepipe/ Midlands), « ou dans d’autres circonscriptions que j’ai proposées comme options alternatives, est tombée dans l’oreille d’un sourd. J’ai eu le sentiment que mon droit légitime d’être candidate et d’avoir ainsi la possibilité de servir le pays était écrasé ». Elle affirme que son engagement politique reste intact malgré sa démission du MMM. 

« Je n’aurais pas écrit cette lettre ouverte si les gens ne l’avaient pas demandée », précise-t-elle. « J’espère que cela a clarifié les choses », conclut-elle.