Alors que le MMM a annoncé mercredi qu’il ne soutiendra finalement pas la reforme électorale, Pravind Jugnauth s’apprête, sauf changement de dernière minute, à la rendre publique. Après la réunion du conseil des ministres, vendredi, le Premier ministre tiendra une conférence de presse dédiée à cette réforme.
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Le texte de loi sur la réforme électorale sera une nouvelle fois abordé au conseil des ministres, ce vendredi. Cependant, les chances qu’il puisse obtenir une majorité de ¾ à l’Assemblée nationale pour être adopté s’effondrent.
Pourtant, Pravind Jugnauth a bien l’intention de rendre publics les contours de sa réforme ce vendredi, après la réunion hebdomadaire du Conseil des ministres.
Il nous revient qu’il expliquera aussi la démarche gouvernementale et s’exprimera sur le refus de l’ensemble des partis de l’opposition de voter en faveur d’un texte de loi qui n’a pas encore été rendu public.
Sans le soutien des six députés du Mouvement militant mauricien (MMM) (voir autre texte plus loin), la coalition Mouvement socialiste militant (MSM) et Muvman Liberater ne rallierait que 45 votes, alors qu’il en faut au moins 52 pour amender la Constitution.
Pourtant, à deux reprises – lors de la conférence de presse du 15 septembre et celle du 22 septembre – Paul Bérenger avait affirmé que le MMM votera en faveur du texte « under protest ». Mercredi, lors d’une conférence de presse, le leader des mauves est venu annoncer que son parti ne soutiendra pas le texte de loi. De quoi décontenancer l’Hôtel du gouvernement.
« La réforme électorale n’est pas un instrument pour conclure des alliances », reproche-t-on en haut lieu. «Nous ne sommes pas en 2014 avec l’épisode des koz-koze entre Navin Ramgoolam et Paul Bérenger avec pour prétexte une réforme électorale alors qu’ils discutaient d’alliance », ajoute notre source.
Une autre source avoue ne pas comprendre comment les partis de l’opposition peuvent rejeter un texte de loi qui n’a même pas encore été rendu public.
Avec 51 votes, des contacts avaient déjà été pris avec des députés de l’opposition pour obtenir le fameux vote manquant, mais maintenant c’est sept élus de l’opposition qu’il faudra convaincre.
À l’Hôtel du gouvernement, l’on soutient qu’avec ce projet de loi sur la réforme électorale, l’équipe gouvernementale entendait respecter son engagement qui était de réformer le système électoral avant la fin de son mandat. « Que ceux qui font capoter la réforme électorale prennent leurs responsabilités », souligne un élu de la majorité
Faute d’une majorité de ¾, l’option qui se présente au gouvernement est de revenir avec un mini-amendement de la Constitution pour les élections générales à venir. Celui-ci avait déjà été utilisé lors de la joute de décembre 2014 et qui avait laissé aux candidats le choix de décliner ou non leur appartenance ethnique. Le mot « shall » dans l’article 3 (1) de la First Schedule de la Constitution avait été remplacé par « may ». Auparavant, cette clause se lisait comme suit : « Every candidate for election at any general election of members of the Assembly shall declare in such manner as may be prescribed which community he belongs to and that community shall be stated in a published notice of his nomination. »
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