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Polémique - Roshan Santokhee à un événement MSM : le bureau du DPP éclaboussé

Le bureau du Directeur des poursuites publiques se retrouve, de nouveau, sous le feu des projecteurs. L’indépendance de Roshan Santokhee, l’assistant du DPP, est remise en doute après sa participation à un événement politique du Mouvement socialiste militant dans la circonscription n°6 (Grand-Baie/Poudre-d’Or). 

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La participation de Roshan Santokhee à un événement politique le mois dernier, à Fond-du-Sac, dans le cadre d’un déjeuner destiné aux personnes du troisième âge, interpelle à plus d’un titre. D’abord parce qu’il est fonctionnaire. La loi est claire à ce sujet : aucun officier de l’État n’est autorisé à afficher sa couleur politique. Mais pas seulement. Ce qui pose surtout problème, c’est qu’il est l’Assistant du bureau du Directeur des poursuites publiques (DPP). 

Ce cas soulève des interrogations compte tenu du conflit constitutionnel qui oppose le bureau du DPP au commissaire de police. Il y a aussi la plainte déposée en 2015 contre l’État et dans laquelle le bureau du DPP conteste sa mise sous tutelle par celui de l’Attorney General. La présence même de Roshan Santokhee à cet événement pourrait être perçue comme un manquement à son devoir de réserve et d’impartialité. Ce qui est d’autant plus préoccupant étant donné les tensions qui prévalent entre les différentes branches du gouvernement. 

Ce point n’a pas échappé à Shakeel Mohamed, qui a officiellement dénoncé la présence de Roshan Santokhee à cet événement politique auquel le ministre des Arts et du patrimoine culturel, Avinash Teeluck, était également présent. « J’aurais aimé que Roshan Santokhee, qui est un bon ami à moi, vienne nous dire de quel côté il penche le plus dans la bataille qui oppose l’État et le bureau du DPP », déclarele député du Parti travailliste (PTr). 

Shakeel Mohamed a récemment eu l’occasion de croiser le fer avec Roshan Santokhee qui exerçait ses fonctions de représentant du bureau du DPP dans l’affaire relative aux allégations de trafic de drogue contre Bruneau Laurette. Il a noté, à plusieurs reprises, la détermination de l’Assistant DPP à s’opposer à ses arguments à chaque fois qu’il mettait en cause le gouvernement et le Premier ministre. 

« À chaque fois que je tentais d’aborder le rôle du gouvernement ou de l’exécutif dans ce qui est arrivé à Bruneau Laurette en tant qu’activiste politique en cours et que je soulignais qu’il est une victime de l’exécutif, il y avait des objections fermes, constantes et passionnées de la part de Roshan Santokhee », ajoute Shakeel Mohamed.

Le député du PTr met également en cause le rôle de la Judicial and Legal Service Commission (JLSC) dans cette affaire. « Dès que cela s’est produit, la JLSC aurait dû agir avec rapidité et discrétion pour éviter d’embarrasser le judiciaire ainsi que le bureau du DPP. Le fait que la JLSC n’ait pas agi rapidement a créé une situation propice aux spéculations. Il ne devrait jamais y avoir de spéculations sur de telles institutions. C’est une blessure auto-infligée, selon moi », soutient-il. 

L’ancien leader de l’opposition montre également du doigt le MSM. Selon lui, cette formation politique a, une fois de plus, démontré qu’elle ne se soucie aucunement du respect des institutions. « Si le MSM avait du respect pour les institutions, il n’aurait jamais invité un représentant du bureau du DPP à un événement politique », affirme-t-il.

Qu’en est-il de la responsabilité individuelle de Roshan Santokhee qui, en son âme et conscience, a accepté d’y participer ? À cette question, Shakeel Mohamed semble lui accorder le bénéfice du doute, affirmant que ce dernier n’a probablement pas l’expérience nécessaire et qu’il a peut-être confondu travail social et politique. « On ne se met pas debout à côté d’un ministre quand on fait du travail social », souligne le député rouge. 

Le Défi Quotidien a interrogé l’ancien juge Vinod Boolell sur ce cas. Pour lui, il ne fait aucun doute que toute personne travaillant au bureau du DPP et traitant quotidiennement des dossiers sensibles, doit impérativement préserver une indépendance vis-à-vis de la classe politique. 

Il s’est également exprimé sur le rôle de la JLSC dans cette affaire. « Lorsqu’il y a une situation de ce genre, la JLSC, qui est une émanation de la Constitution et qui comprend le chef juge, ne peut pas prendre de décisions à la légère. Elle doit étudier le problème avant de prendre une décision. Peut-être que Shakeel Mohamed a été le catalyseur. Mais c’est mal que la commission n’ait pas cherché à agir. Il faut accepter que la commission est indépendante », a conclu Vinod Boolell.

 

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