Le chef du gouvernement s’exprimera, ce lundi ou le jour de son départ en mission, sur les incohérences autour de la remise en orbite du projet Heritage City. À dimanche soir, aucune enquête départementale ou policière n’avait été ouverte pour « faux ou usage de faux ».
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Faux et usage de faux. Mensonge. Propagande… Face au bouquet de qualificatifs brandis par des membres de son propre gouvernement pour désigner le désormais célèbre communiqué annonçant les délibérations du Conseil des ministres quant à la fausse réanimation du projet Heritage City, sir Anerood Jugnauth sortira de son mutisme avant son départ en mission cette semaine.
C’est, en tout cas, ce qu’indiquait l’entourage du chef du gouvernement dimanche depuis la polémique suscitée par le communiqué du Conseil des ministres remanié dans l’après-midi du vendredi 9 septembre. « S’il ne le fait pas ce lundi, il le fera le jour de son départ, car il sera absent du pays pendant au moins trois semaines », confie un de ses proches collaborateurs. Sir Anerood devra dire si le projet a été « revived » ou si le comité de haut niveau qu’il présidera décidera si celui-ci doit être remis en selle.
À La Caverne, comme au bâtiment du Trésor, c’est motus et bouche cousue. Tout le monde se garde de commenter cet épisode qui a pourtant suscité de virulentes critiques de l’opposition contre ce qu’elle qualifie « d’incohérences » autour du projet Heritage City, ainsi que des appels à la démission.
Ayant lui-même enterré le projet sept jours après avoir annoncé une dotation de Rs 2,7 milliards pour sa réalisation dans le Budget 2016-17, Pravind Jugnauth affirme que la décision au sujet de Heritage City est « incorrecte ».
« Vocabulaire malencontreux »
Le n°4 du gouvernement et leader du Muvman Liberater (ML), Ivan Collendavelloo s’est lui aussi laissé aller à une déclaration publique environ deux heures après les propos de Pravind Jugnauth. « Je suis étonné par la teneur du communiqué du Conseil des ministres tel qu’il a paru. Je pense que c’est un vocabulaire malencontreux et erroné qui a été utilisé », a-t-il fait ressortir au Défi Quotidien.
Des opposants au projet Heritage City au sein du Conseil des ministres ainsi que des conseillers d’autres membres en vue du gouvernement allèguent que c’est un ministre qui serait à l’origine du communiqué de la discorde. Ils croient savoir qu’il aurait fait pression sur le Clerk to Cabinet qui rédige d’habitude les délibérations aux côtés du ministre Nando Bodha.
Les accusations formulées sous couvert d’anonymat contre ce ministre sont démenties de manière catégorique par sa garde rapprochée. Elle reconnaît, néanmoins, que les services de ce ministère ont signalé au secrétariat du Conseil des ministres que la délibération autour du projet Heritage City doit figurer dans le communiqué mis en ligne par le Government Information Service (GIS), cellule opérant sous l’ombrelle du Prime Minister’s Office (PMO).
Au PMO, certaines sources font valoir que c’est nul autre que le chef du gouvernement qui choisit les thèmes qui doivent être annoncés à l’issue de chaque réunion du Conseil des ministres. Il ne peut y avoir de faux et d’usage de faux à un tel échelon de l’appareil d’état, avancent-elles. Au sein de l’exécutif, il n’est aucunement question d’ouverture d’une enquête départementale et la police n’a pas non plus été saisie d’un quelconque cas de « forgery ».
« La liste des délibérations du Conseil des ministres devant être rendue publique est avalisée par le chef du gouvernement en présence du Secretary to Cabinet. Le Premier ministre est libre de choisir quelle décision a priorité sur une autre. La version finale est remise au Clerk to Cabinet qui la transmet au GIS », explique un ancien grand commis de l’état très au fait du fonctionnement du Conseil des ministres.
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