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À Pointe-Aux-Sables : un vigile de 65 ans roué de coups 

Blessé à la tête et d’autres parties du corps, Abdool Razack Mahadoomally a dû être hospitalisé durant cinq jours.

Abdool Razack Mahadoomally a dû être hospitalisé pendant cinq jours après l’agression dont il a été victime aux petites heures le samedi 7 décembre 2019. Ce vigile de 65 ans, qui était de service dans une entreprise privée à Pointe-aux-Sables, a été passé à tabac par trois inconnus. 

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Le 7 décembre 2019 est une date à marquer d’une pierre noire pour Abdool Razack Mahadoomally. Cet agent de sécurité de 65 ans qui était de service a été agressé par trois inconnus. Blessé à la tête et à d’autres parties du corps, l’habitant de Vallée-des-Prêtres a dû être hospitalisé durant cinq jours. Deux jours plus tard, il a pu donner sa version des faits aux enquêteurs.  

Imteaz, le fils du vigile, se fait son porte-parole pour raconter le déroulement des événements aux petites heures le 7 décembre. Selon ses dires, Abdool Razack Mahadoomally était de service dans le bâtiment d’une entreprise privée à Pointe-aux-Sables. « Mon père venait tout juste de faire sa ronde. Alors qu’il revenait au mess, il est tombé nez à nez avec trois individus », relate Imteaz. 

Il ajoute que l’un d’eux a alors agrippé son père avant d’essayer de l’étrangler. « Les deux autres ont commencé à fouiller dans ses affaires. Puis l’un d’eux a agrippé mon père par son pantalon pour le faire basculer. Une fois que mon père s’est retrouvé sur le sol, les trois hommes lui ont infligé plusieurs coups de pieds à la tête, au visage et au corps », poursuit Imteaz. 

Le blessé a ensuite été transporté à l’hôpital. « C’est le sang qui se trouvait sur le sol qui a conduit une femme jusqu’à mon père. Il gisait inconscient sur le sol », ajoute le fils. 

Les proches d’Abdool Razack Mahadoomally n’ont été informés de l’incident qu’à 17 heures le samedi 7 décembre. « Ce sont des visiteurs qui, après avoir aperçu mon père à l’hôpital, nous ont prévenus », précise Imteaz.  

Ce jeune comptable est hors de lui. Il estime qu’il y a eu négligence de la part de la compagnie privée concernant l’infrastructure du bâtiment. « La fenêtre du mess est visible de l’extérieur. N’importe qui peut y accéder facilement. Cela augmente le danger pour l’agent de sécurité », fulmine Imteaz.

Ce qui l’irrite davantage est le fait que, selon ses dires, l’employeur n’ait pas levé le petit doigt lorsqu’il lui a annoncé que son père avait été passé à tabac. « Il m’a juste demandé le numéro de la salle dans laquelle mon père avait été admis. Mais il ne lui a jamais rendu visite », ajoute-t-il.


Que dit la loi ?

« L’employeur doit obligatoirement assurer la sécurité de ses employés », indique Sunnassy Ramsamy, Senior Labour Officer de l’Information Education Communication Section du ministère du Travail. « Ce cas doit être impérativement rapporté à la police, car il s’agit d’une affaire criminelle. Au niveau du ministère, on considère que l’employeur est aussi à blâmer. C’est mentionné dans l’article concernant la Violence at Work contenu dans la Workers’ Rights Act. Cette loi est entrée en vigueur le 24 octobre dernier », explique le fonctionnaire. Il invite d’ailleurs Abdool Razack Mahadoomally à déposer une plainte à l’inspectorat du Travail dès qu’il sera rétabli.


Le processus d’enquête expliqué par le caporal Bernard Mootoosamy

Contacté, le caporal Bernard Mootoosamy du Police Press Office (PPO), a expliqué la procédure de l’enquête suivant le type d’agression dont a été victime Abdool Razack Mahadoomally. « Un état des lieux est d’abord fait non seulement dans le mess mais aussi sur toute la propriété. Le but est de vérifier s’il y a eu d’autres vols ou agressions », dit-il. Il ajoute que si le bâtiment est équipé de caméras de surveillance, les enquêteurs visionnent les enregistrements. « Ce qu’ils cherchent surtout à savoir c’est comment s’y sont pris les malfrats pour accéder à la propriété », précise le caporal. 

Puis les enquêteurs demandent à la victime de leur donner le maximum d’informations sur l’incident. « Les effectifs de la Criminal Investigation Division arrivent souvent à mettre la main sur les auteurs du délit. Même si leur visage n’est pas visible sur les images de vidéosurveillance, leur démarche ou une cicatrice suffit à les trahir. Car ce sont souvent des récidivistes connus des services de police », ajoute-t-il. Le caporal souligne qu’il y a d’autres indices pris en compte par les enquêteurs. Les suspects sont soumis à une parade d’identification.


Un responsable de la firme : «Il a commis plusieurs erreurs» 

Contacté, un responsable de la compagnie de sécurité réfute la version d’Abdool Razack Mahadoomally. « Lorsque nous visionnons les enregistrements de la caméra de surveillance, nous constatons que l’employé a commis plusieurs erreurs. D’abord, il n’aurait pas dû laisser la porte du mess ouverte. Puis lorsqu’il a été alerté par un individu qu’il y avait des voleurs à l’arrière du bâtiment, il n’aurait pas dû s’y rendre. Il aurait plutôt dû se mettre en sécurité et visionner les écrans de surveillance avant d’alerter la police. » Le manager n’a pas souhaité donné plus de détails sur le sujet pour ne pas entraver l’enquête policière. « J’attends d’avoir le numéro de téléphone et l’adresse d’Abdool Razack Mahadoomally afin de lui rendre visite », explique-t-il.

 

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