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À Pointe-aux-Sables - Les Chagossiens : «Nos voix résonnent à travers Leseby Elysé»

Les Chagossiens C’est une atmosphère lourde de tristesse qui a régné durant le témoignage de Leseby Elysé.

Le rendez-vous était fixé. Les natifs chagossiens, qui ont élu domicile à Pointe-aux-Sables, se sont massés au centre du Groupe Réfugiés Chagos aux alentours de midi, lundi. L’objectif : suivre ensemble la retransmission de la première audience de la Cour internationale de justice à La Haye, consacrée au dossier Chagos.

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Retransmises en direct, c’est avec beaucoup d’émotion que certains Chagossiens ont suivi les interventions de cette première journée consacrée au dossier Chagos. Outre le discours de sir Anerood Jugnauth, c’est le témoignage poignant de la Chagossienne Leseby Elysé qui a ravivé plusieurs souvenirs du déracinement de leur terre natale. Pendant que les avocats du camp mauricien ont pris la parole, les dizaines de Chagossiens présents dans la salle ne portaient pas trop d’attention. Ils discutaient entre eux et évoquaient des souvenirs.

Qui peut leur en vouloir ? Parmi eux, plusieurs  avouent ne pas comprendre l’anglais, mais privilégient le français. La raison ? Certains comme Marcel Humbert, origine de Peros Banhos, et Ayline Talate de Diego, n’ont pas eu l’occasion de fréquenter l’école après la déportation à Maurice. C’est avec un regard triste qu’Ayline Talate explique qu’elle ne sait pas écrire son nom. Une éducation, une vie et une enfance volées. Cela n’empêche pas la lutte de continuer, affirme-t-elle, admirant la photo de sa défunte mère Marie Lisette Talate, fondatrice du collectif Lalit Chagossienne.

Mais leurs conversations sont interrompues lorsque Leseby Elysé prend la parole à 14h40. Chacun retient son souffle et tout le monde garde son calme. Ils s’efforcent de maîtriser leurs émotions afin de ne pas pleurer face au calvaire vécu par leurs aînés. Mais l’histoire vécue et racontée par leur sœur chagossienne laisse place à une atmosphère de tristesse. Plusieurs ont du mal à cacher les larmes qui perlent à leurs yeux et qui roulent tout doucement sur leurs joues. Une tristesse enfuie au plus profond de leur être depuis plus de 40 ans.

« Aujourd’hui, la voix de Leseby Elysé représente la nôtre. C’est à travers elle, que nos voix résonnent. Nous avons injustement été déracinés », lâche l’un d’eux à la fin de l’émouvant témoignage, sous l’œil approbateur de l’assistance.

 

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