Il a eu les poignets sectionnés. Aslam Noursing est persuadé que c’est une ancienne liaison qui lui a valu ce règlement de comptes. Ses proches y voient plutôt l’œuvre d’un receveur avec qui il avait eu maille à partir. Quatre suspects ont été arretés.
Qui lui en voulait au point de lui sectionner les poignets ? Les proches de son ancienne amante ? Le receveur avec lequel il avait eu un accrochage verbal ? À la police de démêler l’écheveau de cette sombre histoire…
La vie s’annonce difficile pour Aslam Noursing. Ce tôlier de 27 ans est anéanti. Ses mains ayant été sectionnées par des individus dans la soirée du mardi 1er mars. Le jeune homme s’était rendu à Bananes, à Rose-Belle, pour remorquer un véhicule quand il a été victime de cette sauvage agression.
Pour Aslam, il ne fait pas l’ombre d’un doute que c’est l’œuvre des proches de son ex-maîtresse. Il nage en plein désarroi depuis et ne sait comment faire pour subvenir aux besoins de ses deux enfants en bas âge. Il dit regretter cette idylle avec sa maîtresse. « Cela fait un an et demi que ma femme et moi sommes séparés. J’ai rencontré une femme à Rose-Belle et nous avons commencé à se fréquenter. Elle m’en faisait voir de toutes les couleurs. Cela a duré jusqu’à ce que son mari et ses proches aient vent de cette relation. J’y ai alors mis un terme, mais ses proches me menaçaient et me harcelaient », dit-il.
Selon Aslam Noursing, rien de tout cela ne se serait produit s’il n’avait pas rencontré cette femme. « Je regrette de l’avoir connue. Elle est la cause de mes malheurs. J’ai deux enfants de 2 et 5 ans à nourrir. Je suis un ouvrier, comment travailler sans mes mains ? » se désole Aslam Noursing.
Et d’ajouter : « Mardi soir, j’ai reçu un appel pour aller remorquer un véhicule à Bananes. J’ai demandé à mon ami de m’accompagner. Dan pe ran dimoun servis, zot koup mo pwanie. C’est, à mon avis, un coup monté des proches de mon ex-maîtresse. »
Les avis divergent
Les proches d’Aslam Noursing avancent, eux, une autre hypothèse. « Il y a quelques mois, Aslam a eu une prise de bec avec un receveur. L’homme aurait giflé sa mère. Aslam, ayant eu vent de cela, s’est rendu chez le receveur pour lui demander des explications. L’homme l’aurait insulté et l’aurait menacé de mort. Nous pensons que c’est lui qui est derrière cette agression », explique un cousin d’Aslam Noursing. La mère du blessé est inconsolable. Elle tient à rassurer son fils : « Pa bizin to trakase, nou pou ed twa tan ki nu kapav. Banla pa ti bizin koup li koumsa. Zot pou paye pou saki zot finn fer », pleure-t-elle, en le serrant dans ses bras sur son lit d’hôpital. Nizam, le père du jeune homme, ne peut contenir ses larmes. « Zot finn agress mo garson kouma enn zanimo. Je me demande s’ils ont un cœur. Mo lame ti pou tranble pou koup dimoun, banla pa kone kot zot gagn kouraz pou fer sa. J’aurais pu perdre Aslam. Même s’il a perdu ses mains, je remercie Dieu qu’il soit toujours en vie. Je ne peux le voir souffrir. Mo leker fermal kan mo get li dan sa leta la. Ses agresseurs doivent être sévèrement punis. »Arrestations
Quatre suspects ont été arrêtés. Mercredi soir, un pompier et un receveur ont été appréhendés. Lors de son interrogatoire, le receveur a expliqué qu’en novembre 2015, il s’était disputé avec la mère de Aslam Noursing à bord de son autobus. Selon le suspect, elle lui avait présenté sa carte et il lui avait demandé d’enlever son burqa pour qu’il puisse confirmer son identité. Il aurait alors été giflé par la vieille dame, qu’il aurait ensuite agressée. Il ajoute qu’il a aussi été agressé par le fils de la dame. « Cela m’a valu plusieurs jours à l’hôpital », dit-il. Quant au pompier, habitant St-Hilaire, il a fourni un alibi aux enquêteurs. Il était chez lui avec son épouse au moment de l’agression. Celle-ci a confirmé sa présence à la maison. Un troisième suspect, arrêté jeudi, a fait valoir son droit au silence sur certains points. Quand au quatrième, il a été arrêté vendredi. Les quatre hommes ont comparu devant le tribunal de Grand-Port/ Savanne sous une charge provisoire de tentative de meurtre et de complot. Ils sont maintenus en cellule policière. D’autres arrestations sont à prévoir.Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !