L’éventuelle signature du Trade in Services Agreement (TiSA) par Maurice ne sera pas synonyme de privatisation des services gouvernementaux. C’est l’assurance donnée par Anil Gayan, ministre des Affaires étrangères suppléant, sur cet accord de libéralisation des services, en réponse à la Private Notice Question (PNQ) de Paul Bérenger, le mardi 6 décembre. Anil Gayan a aussi assuré que l’accord ne sera pas non plus signé dans le court terme. Pour les Mauriciens, il s’agirait d’élargir le marché de l’emploi dans le secteur des services.
Publicité
Cet accord, qui veut éliminer les barrières à l’exportation des services entre les pays signataires, fait polémique depuis plusieurs semaines, surtout dans les rangs des syndicats. Anil Gayan, qui remplace Vishnu Lutchmeenaraidoo absent du pays, a donné une longue liste des garanties incluses dans la première ébauche de l’entente pour protéger les services publics d’une éventuelle libéralisation.
Accord commun
« La privatisation est une affaire de politique intérieure et ne concerne pas le TiSA, a indiqué le ministre suppléant. Il y a un accord commun pour que tous les services sous l’autorité du gouvernement soient exclus du TiSA. » C’est du moins ce que mentionnerait le Draft Market Access Offer de Maurice, selon Anil Gayan.
Le ministre intérimaire a donné la liste des services publics qui font partie de « l’espace politique réservé » auquel ont droit tous les pays, afin de préserver leur souveraineté : la santé, le logement, l’éducation, la formation, le transport, le service postal, la sécurité sociale, les services publics, l’application du droit public, les services environnementaux, la distribution d’énergie, la sécurité du revenu, l’approvisionnement de produits pétroliers ainsi que les services portuaires.
Anil Gayan a aussi annoncé que la signature de l’accord, initialement fixée à décembre 2016, a été repoussée sine die, vu que les négociations se poursuivent. Une assurance qui n’a pas suffi à rassurer les membres de l’opposition. À une question supplémentaire, Reza Uteem, député MMM, a affirmé au ministre intérimaire qu’avec cet accord, « Maurice deviendrait un importateur net de services plutôt qu’un exportateur ».
Une perspective qui n’a pas semblé déranger Anil Gayan outre mesure. « Ce sera peut-être le cas, mais notre but est d’exposer les gens locaux aux opportunités existantes dans les pays signataires du TiSA. Il faut éduquer nos gens : Maurice n’est pas le seul pays au monde où l’on peut travailler. »
À l’échelle régionale, le ministre suppléant a indiqué que Maurice était aussi en discussions avec le Botswana pour le convaincre d’intégrer le groupe de 23 membres de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) qui sont derrière cet accord. Maurice est le seul pays africain à en faire partie à ce jour.
Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !