PNQ sur l’affaire Teerouvengadum - Xavier-Luc Duval : «La mafia a corrompu le sport mauricien»

Stephan Toussaint et Xavier-Luc Duval Le ministre de la Jeunesse et des Sports a invité le leader de l’opposition à lui fournir des informations.

Le leader de l’opposition est d’avis qu’il y a eu tentative de cover-up dans l’affaire d’agression sexuelle présumée qui a éclaté aux Jeux du Commonwealth. Xavier-Luc Duval souhaite qu’une enquête soit menée à ce sujet.

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Lors de sa Private Notice Question (PNQ) axée sur l’affaire d’agression sexuelle présumée qui a éclaté aux Jeux du Commonwealth, en Australie, le leader de l’opposition a dénoncé de but en blanc ce qu’il appelle « la mafia » régnant sur le sport mauricien. « La gestion du sport à Maurice est corrompue par la mafia », a-t-il dit. Le ministre de la Jeunesse et des Sports, Stephan Toussaint, appelé à répondre à la PNQ, a invité Xavier-Luc Duval à lui fournir des informations, s’il en dispose, en promettant qu’il ferait le nécessaire.

Si le leader de l’opposition a tenu de tels propos, c’est parce qu’il est d’avis que « nous sommes devant un cas sérieux de cover-up ». Il a fait état d’une conversation téléphonique qui aurait eu lieu entre Philippe Hao Thyn Voon, président du Comité olympique mauricien (COM), et Vivian Gangaram, président de l’Association mauricienne d’athlétisme, dans le but de minimiser l’affaire. C’est ce que ce dernier a soutenu sur les ondes d’une radio privée. « Si le président de l’Association mauricienne d’athlétisme veut faire une déposition pour dire qu’il y a eu tentative de cover-up, il peut aller de l’avant et faire le nécessaire », a estimé le ministre. Xavier-Luc Duval est convaincu qu’il faut une enquête à ce sujet. Le président du COM est resté injoignable.

Ce que le leader de l’opposition reproche au ministre c’est d’avoir essayé d’étouffer l’affaire car, selon lui, il n’a pas offert d’assistance légale à l’athlète quand il le fallait. Ce que réfute ardemment Stephan Toussaint, qui soutient avoir fait le nécessaire pour soutenir Jessika Rosun. « Au moment où je l’ai rencontrée, elle m’a dit qu’elle n’avait pas l’intention d’aller de l’avant. Du moment où elle a décidé de le faire, elle a eu tout le soutien nécessaire pour faire sa déposition à la police australienne », a expliqué le ministre.

Stephan Toussaint a souligné que c’est le 31 mars qu’il a été informé de l’incident qui aurait eu lieu le 29 mars. Le 3 avril, le ministre aurait rencontré l’athlète qui lui aurait confié que l’ex-chef de mission du Club Maurice, Kaysee Teerouvengadum, aurait eu un comportement indécent envers elle à deux reprises. Stephan Toussaint dit avoir tout de suite pris des dispositions pour que Jessika Rosun bénéficie d’un soutien psychologique.

Xavier-Luc Duval a insisté sur le fait que l’athlète aurait dû avoir un soutien légal car c’est à la police australienne de traiter l’affaire. Une déposition à Maurice n’aurait servi à rien puisque la police mauricienne n’a pas juridiction pour enquêter sur une affaire qui s’est déroulée en Australie.  La déposition a donc été faite en Australie le 3 avril. Le 6 avril, une accusation de indecent assault a été logée contre Kaysee Teerouvengadum. Ce dernier a comparu en cour avant d’être libéré sous caution. Il est de nouveau attendu en cour le 17 avril.


 

Vivian Gungaram : « Je n’ai pas parlé de ‘cover-up’ »

Lors des échanges sur la PNQ, Xavier-Luc Duval a cité le président de l’Association mauricienne d’athlétisme comme étant celui à qui Philippe Hao Thyn Voon, président du Comité olympique mauricien (COM), aurait demandé de convaincre l’athlète Jessika Rosun de ne pas rapporter le cas d’attouchement sexuel dont elle dit avoir été victime. Vivian Gungaram le réfute. Il concède qu’il y a eu une réunion à Gold Coast, en Australie, au cours de laquelle ceux présents auraient tenté de dissuader la sportive d’ébruiter l’affaire.  « Je n’ai pas dit qu’il y avait cover-up. J’ai discuté avec Philippe Hao Thyn Voon au téléphone. Il m’a dit qu’il fallait préserver la réputation du pays et que Jessika n’allait pas faire de déposition. Il en était persuadé à la suite d’une réunion que Kaysee Teerouvengadum, Richard Papie et lui ont eue avec l’athlète et son entraîneur. Je lui ai alors répondu que j’ai conseillé à Jessika d’aller à la police car les accusations étaient graves. Qu’elle était majeure et que la décision finale lui appartenait. Voilà l’histoire », souligne Vivian Gungaram. Nos tentatives pour obtenir une réaction du président du COM ont été vaines.


 

Bérenger vole au secours de XLD

Fait rarissime : Paul Bérenger a volé au secours de Xavier-Luc Duval. Quand ce dernier a affirmé que le sport est corrompu par la mafia, la Speaker de l’Assemblée nationale, Maya Hanoomanjee, lui a demandé de « ne pas faire d’allégations infondées ». Paul Bérenger est monté au créneau en lançant : « Comment savez-vous que c’est sans fondement ? N’importe quoi ! »

 

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