« À mesure que le confinement se prolonge et que cette crise sanitaire globale perdure, un dépassement de contraction de 10 % devient une forte probabilité. En termes de chômage, si rien n’est fait, Maurice pourrait voir son nombre de sans-emplois grimper de 150 % pour arriver à un total de 100 000 actifs non-employés, soit 17,5 % de la population active. Cela représenterait une augmentation de près de 60 000 chômeurs à travers le pays ». C’est qu'a déclaré le ministre des Finances, Renganaden Padaychy, en réponse à la Private Notice Question du leader de l’opposition, Arvin Boolell, au Parlement, à la mi-journée de ce jeudi 14 mai. Laquelle était axée sur l'impact sectoriel de la crise économique découlant de la pandémie Covid-19.
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Renganaden Padayachy a souligné qu’une « grande partie du monde, Maurice ne faisant pas exception, est toujours en confinement. À ce titre, l’impact économique des restrictions liées à la lutte contre la pandémie du Covid-19 est en constante évolution et n’est pas final. Pour rappel, plus de 150 pays feront face à une contraction. C’est-à-dire une croissance économique négative. (…) Face au grand confinement, le risque d’une durable récession est bel et bien réel. (…) À l’échelle nationale, le Fonds monétaire international prévoit pour Maurice, dans le meilleur des cas, une croissance négative de 6,8 %. Précisons cependant que cette estimation a été réalisée avant le prolongement du confinement à Maurice et donc, ne tient pas compte du confinement étendu entre la seconde quinzaine d’avril et le 1er juin 2020. Les estimations qui en ressortent, à notre niveau, sont une contraction de notre Produit intérieur brut (PIB) allant de 7 à 11 % pour l’année 2020, selon, comme mentionné, la profondeur et la durée de la crise ».
Plan de relance au cœur du Budget 2020/2021
Le ministre des Finances a aussi déclaré que « le gouvernement a, de façon proactive et engagée, déjà pris un grand nombre de mesures pour protéger nos entreprises et leurs salariés afin d'éviter des faillites et des licenciements en cascade. Nous avons la ferme intention de mener à bien cette stratégie de sauvetage de nos forces vives car elles sont la condition 'sine qua non' d’une reprise économique dès lors que la pandémie sera maîtrisée ».
Et d’ajouter que : « Nous travaillons également de concert avec l’ensemble des parties prenantes pour planifier la reprise. La question de la relance de l’économie et de l’investissement sera au cœur du Budget 2020/2021. Les moyens de financement de la relance seront, bien entendu, largement couverts dans le budget à venir ».
Par ailleurs, le leader de l’opposition a voulu connaître d’où proviendrait l’argent pour le Project Development Fund, comme annoncé dans le 'Covid-19 Bill'. Et si le gouvernement compte utiliser les fonds de la réserve de la Banque de Maurice ? Renganaden Padayachy a affirmé que tout financement provient du Consolidated Fund. Mais, le ministre des Finances a fait comprendre qu’il ne souhaitait pas, à l’heure actuelle, dévoiler sa stratégie quant à la relance de l’économie.
Renganaden Padayachy a souligné que la politique gouvernementale sera définie dans le Budget 2020-2021. « Tous les fonds sortiront du Consolidated Fund. Le Budget viendra pour annoncer le plan de la relance économique et de l’investissement. Le Project Development Fund va être annoncé en temps et lieu et, concernant son financement, on le fera dans la transparence…», a expliqué Renganaden Padayachy.
Par ailleurs, le leader du Parti mauricien social-démocrate (PMSD), Xavier Luc Duval a demandé au ministre des Finances de chiffrer le coût du ‘lockdown’ pour le pays. Renganaden Padayachy a déclaré qu’il ne pouvait pas le chiffrer car la contraction du PIB qui est pour l’heure d'entre 7 et 11 % évolue et qu’il ne peut se prononcer car l'urgence sanitaire persiste.
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