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Pluviométrie - Juillet : le mois le plus sec de ces 120 dernières années

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  • Lomush Juggoo : «la situation pourrait devenir préoccupante pour nos ressources en eau»

Le déficit pluviométrique sévère enregistré en juillet, le plus important depuis 120 ans, a eu un impact significatif sur nos ressources en eau, comme l’a souligné Lomush Juggoo, directeur de la Water Resources Unit, dans une interview au Défi Quotidien.

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Lomush Juggoo, le directeur 
de la WRU.

Selon Lomush Juggoo, les six premiers mois de l’année avaient été marqués par une pluviométrie plutôt constante, voire abondante, à l’exception de février, où un déficit de 40 % avait été observé. Ce surplus avait permis de remplir les réservoirs de surface, les nappes phréatiques et les rivières. « À fin juin, nous avions atteint 95 % de la capacité totale de stockage d’eau du pays », précise-t-il.

Cependant, la situation s’est détériorée depuis juillet. Comme indiqué par le Mauritius Meteorological Services (MMS), ce mois a été le plus sec des 120 dernières années, avec seulement 48 millimètres de pluie enregistrés, soit 36 % de la moyenne à long terme. Une telle faiblesse pluviométrique n’avait pas été observée depuis 1904. Selon le directeur de la WRU, cela a entraîné un déficit pluviométrique sévère. « Le taux de remplissage des réservoirs de surface est passé de 95 % à 82 % actuellement », indique-t-il.

Les niveaux des nappes phréatiques sont également en baisse, affectés directement par ce déficit de pluie en juillet. « À l’exception des régions de l’Est, du Sud et du Nord où les niveaux sont presque normaux, ceux du Plateau Central sont en dessous de la moyenne », explique Lomush Juggoo.

Pire que 2022

Comparativement à 2022, une année déjà marquée par des déficits pluviométriques, la situation actuelle est encore plus préoccupante, selon Lomush Juggoo. En 2022, le mois d’août avait été le plus sec des trente-deux dernières années, et octobre le deuxième plus sec des trente dernières années. « Cette année, le taux de remplissage est inférieur de 8 % par rapport à 2022 », note-t-il.

Or, Lomush Juggoo souligne l’importance des pluies d’hiver pour maintenir les niveaux d’eau des réservoirs et des nappes phréatiques. « Les précipitations de décembre à avril sont cruciales pour stabiliser les niveaux d’eau, surtout durant la période de septembre à début octobre, où la pluviométrie est généralement plus faible », ajoute-t-il.

Concernant les semaines et mois à venir, le directeur de la Water Ressources Unit soutient que tout dépendra des conditions météorologiques. D’après les prévisions récentes, la tendance déficitaire en pluviométrie pourrait se poursuivre.

Conditions de sécheresse également observées à Rodrigues et Agalega

Les conditions de sécheresse ont également touché Rodrigues et Agalega. À Rodrigues, les quantités de pluie mesurées dans les stations météorologiques ont varié entre 17 et 31 % de la moyenne à long terme. De son côté, Agalega a enregistré des précipitations équivalentes à 31 % de la moyenne historique.

Prévisions revues à la baisse

En effet, selon les Services Météorologiques de Maurice (MMS), bien que les prévisions statistiques indiquent une tendance générale normale, la quantité cumulée de pluie attendue pour la période d’août à octobre 2024 a été ajustée à un niveau inférieur à la normale. 

Pour août, la quantité de pluie est estimée à environ 65 mm, ce qui est inférieur à la normale. En septembre, les précipitations devraient également être en dessous de la normale, avec environ 60 mm attendus. Pour octobre, les prévisions indiquent une quantité légèrement inférieure à la normale, également autour de 60 mm. « Si cette tendance se maintient, la situation pourrait devenir préoccupante pour nos ressources en eau », avertit-il. Il met en garde : « Nous devons conserver précieusement l’eau disponible jusqu’à ce que la pluie revienne. »

Il est donc essentiel, selon notre interlocuteur, que la population et les acteurs économiques prennent conscience de la situation. « La quantité d’eau dans les nappes est limitée, et il est impératif d’utiliser l’eau de manière rationnelle », insiste-t-il.

À ce jour, la Water Resources Unit n’a pas encore ajusté ses fournitures d’eau à la Central Water Authority. Lomush Juggoo précise que le Water Resources Monitoring Committee (regroupant la Water Resources Unit, la Central Water Authority, le Mauritius Meteorological Services, l’Irrigation Authority, entre autres) continuera d’évaluer la situation au ministère de l’Énergie et prendra les mesures nécessaires pour les différents utilisateurs (domestique, commercial, irrigation, etc.).


Faible pluviométrie en juillet : l’Ouest et le Nord particulièrement touchés

En juillet, les régions de l’Ouest et du Nord de l’île Maurice ont été les plus touchées par la sécheresse. Ces deux régions n’ont enregistré que 5 mm de pluie, soit seulement 25 % de la moyenne mensuelle habituelle pour juillet 2024. L’Est du pays a reçu 53 mm de pluie, ce qui représente 30 % de la moyenne de 179 mm. Le plateau central a enregistré 72 mm de précipitations, équivalant à 34 % de la moyenne de 211 mm. Enfin, le Sud a bénéficié de 87 mm de pluie, soit 46 % de la moyenne habituelle de 188 mm.

  • Salon

 

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