Le procès intenté à Ricardo Laval Agathe, dit Tipom, pour blanchiment d’argent, s’est ouvert, le lundi 30 septembre 2019, devant la cour intermédiaire, sous la présidence de la magistrate Nadjiyya Dauhoo. Six témoins ont été entendus lors de cette première audience.
Les deux dépositions de l’accusé ont été lues et produites. Ricardo Laval Agathe n’a fourni aucune explication sur la provenance de plus de Rs 2 millions retrouvées dans sa salle de bains lors d’une perquisition de son domicile par la brigade anti-drogue. Il avait déclaré aux policiers qu’il s’expliquera en cour.
Le marchand de fruits et de produits cosmétiques, Ricardo Laval Agathe, âgé de 42 ans, traduit en justice devant la cour intermédiaire sous une accusation de blanchiment d’argent, plaide non coupable. Me Jean-Claude Bibi assure sa défense. La poursuite est représentée par Me Pooja Autar-Callichurn, State Counsel.
Ricardo Laval Agathe est accusé de blanchiment d’argent après la saisie de Rs 2, 690, 000 et 4 000 euros à son domicile. Les limiers de la brigade anti-drogue avaient effectué une perquisition le 3 octobre 2015 à son domicile à Sainte Croix. L’argent était dissimulé dans trois sacs et se trouvait dans sa salle de bains sous des linges sales.
Aucune explication
Le constable Carombayenin, affecté à la brigade anti-drogue qui avait participé à la perquisition, a affirmé que Ricardo Laval Agathe était présent lors de cette fouille. « Ena plis ki Rs 2 millions, gueter ki kapav fair… », avait déclaré le prévenu aux officiers quand ces derniers l’ont interrogé sur la provenance de cet argent. C’est tout ce qu’avait déclaré Ricardo Laval Agathe à la police, a dit le témoin. Aux questions des policiers, l’accusé avait choisi de garder le silence. En fait, il demeurait muet, souligne le constable.
Dans ses dépositions également, il n’a fourni aucune explication sur la provenance de l’argent retrouvé dans sa salle de bains. « Mo pena narien pou dir, mo pu dir tou dan la cour », avait-il déclaré aux enquêteurs lors de son interrogatoire au bureau de la brigade anti-drogue.
Des représentants de la municipalité de Port-Louis, du Registrar of Companies et de la Mauritius Revenue Authority (MRA) ont également été appelés lors de la séance du lundi. Ces derniers avaient fait parvenir des renseignements concernant le prévenu et des compagnies enregistrées à son nom à la brigade anti-drogue à la requête de celle-ci. Notamment les déclarations d’impôts du prévenu de 2007 à 2013. Il s’avère que le nom de Ricardo Laval Agathe n’était pas enregistré à la municipalité comme « operator ». Le représentant du Registrar of Companies a affirmé qu’une compagnie portant l’appellation « R L Agathe » a été dissoute en février 2016.
Après l’audition de ces témoins, la représentante de la poursuite, Me Pooja Autar-Callichurn a « close the case for the prosecution ». Il incombe désormais à la défense de soutenir sa version des faits. Me Jean-Claude Bibi a demandé un renvoi pour pouvoir prendre des instructions de son client. L’affaire a été ajournée au 13 novembre 2019.
D’autre part, Ricardo Laval Agathe fait face à un autre procès devant la cour intermédiaire pour paiement excédentaire. Il lui est reproché d’avoir empoché un paiement de la somme de Rs 579 000, le 21 décembre 2014, à Sainte-Croix. L’audition des témoins dans le cadre de ce procès est prévue le 30 octobre 2019. Pour rappel, Ricardo Laval Agathe compte plusieurs antécédents pour divers délits.
En mars 2019, il est épinglé par la brigade anti-drogue alors qu’il venait de récupérer 1 259 g d’héroïne auprès d’un Sud-Africain. La valeur marchande de la drogue est estimée à Rs 18,8 millions. L’Independent Commission Against Corruption (ICAC) a également saisi les biens du clan Agathe estimés à Rs 25 millions. Les bijoux et les véhicules des Agathe sont estimés à Rs 15 millions. La commission anticorruption a saisi sept voitures et une motocyclette de grosse cylindrée.
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