L’ONG Platform Moris Lanvironment (PML) s’inquiète de la seconde marée noire affectant directement l’estuaire de Terre-Rouge depuis le début d’année. En janvier déjà, une fuite de 1 500 litres de fioul provenant de Marine Biotechnology Products Ltd avait, en partie, atteint l’estuaire de Terre-Rouge. Le 11 mars dernier, c’est une autre fuite estimée de 1 000 litres de fioul qui s’y est déversée en raison d’une vanne défectueuse dans le système d’alimentation en carburant de la chaudière de la blanchisserie de Washright Services Ltd (WSL).
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Pour PML, cette situation est intolérable. L’ONG fait ressortir que l’endroit est non seulement à haute valeur écologique, mais aussi classé site Ramsar, c’est-à-dire qu’il s’agit d’une réserve protégée d’une grande importance pour le monde, car il accueille 14 espèces d’oiseaux migrateurs réguliers, ainsi que trois espèces de plantes endémiques. « Un déversement de fioul dans la nature a forcément un impact sur la biodiversité terrestre et aquatique, puisqu’il s’agit d’un hydrocarbure qui est, par nature, très polluant. Il est difficile de se débarrasser du fioul dans un milieu aquatique, comme le drame du Wakashio l’a démontré. Plus de deux ans après, il y avait encore des restes dans les sédiments sur une partie de la côte sud-est, même après le nettoyage », fait ressortir l’association.
PML reconnaît que s’il est vrai que la nature peut « neutraliser une partie des restes de polluants après nettoyage, la gravité de l’impact dépend de la quantité de fioul répandue, la durée de séjour avant nettoyage et la sensibilité du site impacté ». Et d’ajouter : « Ce qui est encore plus inquiétant, c’est qu’il s’agit du deuxième déversement en moins de deux mois dans le Ruisseau Terre-Rouge, qui se retrouve dans l’estuaire du Ruisseau Terre-Rouge lui-même. Les endroits impactés n’ont même pas eu le temps de se remettre qu’ils subissent un deuxième déversement important de fioul. »
L’ONG fait ressortir que Marine Biotechnology Products Ltd et WSL appartiennent à deux conglomérats, respectivement IBL et CIEL, « qui devraient être en mesure de veiller au bon fonctionnement de leurs installations afin que ces fuites ne se produisent pas ». L’association demande si ces entreprises ont été suffisamment vigilantes et si le ministère de l’Environnement a assumé pleinement ses responsabilités dans ces deux affaires.« Il faudrait peut-être aussi envisager des amendes plus lourdes dans des cas de déversement de fioul », estime la plateforme.
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