Faire le bilan du défilé, mais aussi annoncer les activités prévues en 2022. C’était l’objectif principal de la Plateforme pour la Liberté d’Expression, ce mercredi 15 décembre. Les responsables ont tenu une conférence de presse pour en parler. Plusieurs actions légales en faveur de la liberté d’expression sont envisagées. Des actions contre la redevance télé et la chaîne nationale sont aussi prévues.
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Me Rama Valayden : « Le 29 janvier, je vous invite au No 8 »
L’avocat est revenu sur le succès du défilé, avançant que plusieurs personnes étaient présentes des deux côtés de la rue avec des slogans ou pour soutenir les manifestants. « Ti enn soutien popiler zenn ek mwin zenn. Mo santi mwa rebooste. Personn pa kapav anpes mwa manifeste pou enn koz. Mersi a tou bann kamarad ki avek nou e ki pe travay ». Rama Valayden annonce les activités à venir. « Le 29 janvier, nous donnons rendez-vous à tout le monde ». Ce défilé démarrera dans la circonscription à Quartier-Militaire/Moka (No 8). D’autres détails seront communiqués bientôt.
« Me José Moirt travaille sur l’aspect légal d’une affaire contre la MBC et l’IBA Act. De son côté, Percy Yip Tong, avec le soutien de la plateforme, se penche sur la redevance télé de Rs 150. Nous allons aussi tenir une conférence avec des organisations internationales. Nous prévoyons aussi de faire un inventaire des droits liés de la liberté à Maurice : liberté de s’associer, aux loisirs, à la vie, au travail ». Il a aussi rendu hommage à Ratsitatane et annonce une commémoration le 24 décembre.
Dev Sunnasy : «Enn lane nwar…»
Selon Dev Sunnasy, porte-parole de la plateforme, la réussite du défilé découle de cette « cause commune de tous les autres partis politiques et de tous les Mauriciens, les médias et autres plateformes citoyennes ». « Morisien pa kontan kan zwe ek so bann drwa ek so liberte ». Il a commenté l’année 2020 et l’épisode du MV Wakashio. « L’année 2021 est également une année noire. Lasante nwar, ledikasion nwar, lalis nwar. 2022 nou bizin kontinie. Plis ka legal pe vini. Morisien pare twa pou le 29 zanvye », dit-il. Par ailleurs, ce samedi 18 décembre, il invite les Mauriciens à éteindre les lumières et allumer une bougie pendant cinq minutes.
Bruneau Laurette : «Se dirige-t-on vers une crise sociale ?»
Pour Bruneau Laurette, le public a répondu présent pendant le défilé et tout au long du parcours. « Cela démontre le sentiment général de la population ». « Le pays se dirige-t-il vers une crise sociale ? », s’est-il demandé. « Si nous avons une crise sociale, une privation de notre liberté, kot nou pe ale ? Au lieu de s’assurer que la population ait suffisamment à manger, le gouvernement dilapide de l’argent. Aujourd’hui, la liberté d’expression et d’information est réduite. Eski pa pe fer sa pou blok nou lavwa pou bann zafer ki pe vini dime e kot pe anpes nou koze ? Eski se enn lil Moris ki nou pe rode ? Kot gouvernman pe fer tamtam ? »
Bruneau Laurette avance que le combat pour la liberté d’expression et d’information continue. « Tan ki nou pa trouv enn lizour, tan ki lavi morisien pa ameliore, tan ki tou Morisien ansam nou pa met sa gouvernman pouri la deor, konba la pa pou arete ». Il a conclu en lançant un appel aux médias : « Faites partie du combat ».
Percy Yip Tong cible la MBC
« Après 20 ans, nous n’avons toujours pas de télévision privée. Heureusement que nous avons des Web TV car à l’ère moderne, Maurice est toujours en arrière avec uniquement une télévision nationale », avance Percy Yip Tong. Il se demande quand le pays aura-t-il enfin une télévision libre. « Si on regarde les pays les plus extrémistes, comme la Corée du Nord, on voit que Maurice non plus n’a pas de télé libre et démocratique. Nous pensons venir de l’avant avec une action en Cour contre la MBC, car il y tellement de problèmes d’intérêt national qui ne sont jamais abordés par la télévision ». Il se demande pourquoi continuer à payer une licence si c’est pour faire de la propagande. « C’est encore plus difficile maintenant », dit Percy Yip Tong.
Il dira que cela fait quatre ans qu’il a fait une demande pour ne plus payer la redevance télé sur sa facture d’électricité (Rs 150/mois), mais en vain. « Nou bizin refiz pey MBC kan li refiz fer bann deba ek koz lor ban size ki ena enn linportans nasional alor ki kan ou get « Explik ou ka », « Tempo la So » ou ankor « Au cœur de l’info », se bann deba ki anrisi nou ».
Neena Ramdenee : «Avan 2024, pou nepli ena okenn radio prive dan Moris»
« Je me rends compte que tout ce que font ces ONG qui existent à Maurice, toutes ces activités sociales, c’est le travail du gouvernent. Les radios privées ont pris le relais pour aider les gens en difficulté. Elles leur donnent un espace pour s’exprimer, pour être entendus, c’est extrêmement important. Bizin ki zot touzour gayn lokazion pou fer li. Mark my words, avant 2024 pou nepli ena okenn radio prive dan Moris. Enn par enn pou ferme, se seki pou arive », dit Neena Ramdenee.
Pour conclure, elle a lancé un appel à tous les autres partis politiques et les citoyens. « Nou bizin solider. C’est ça, la révolution ! Eski zot pou ena plas pou met nou tou dan prizon ? »
Alain Malherbe : «Nous ne pouvons mener un combat silencieux derrière nos écrans»
« Si les radios privées ont pris de l’ampleur, c’est à cause de l’incompétence au niveau des différentes autorités du pays sous des gouvernements successifs. Si ces institutions fonctionnaient bien, les auditeurs n’auraient pas sollicité les radios privées pour résoudre leurs problèmes. Aujourd’hui, le gouvernement veut nous enlever ce droit. Nous ne pouvons rester tranquilles et rester chez nous et mener un combat silencieux derrière nos claviers. Konba la nou bizin menn li lor lari », dit Alain Malherbe.
Critiquant, lui aussi, la télévision nationale, il ajoute : « La nation, c’est nous. C’est le peuple. Alors la MBC a le devoir de rapporter ce que dit le peuple. MBC finn al kont so premye mision kan li pa finn raport manifestasion dan radio ek televizion. Nou bizin menn bann aksion ek al de lavan. Nou pa kapav res enn pep mouton ek les gouvernman fer seki li anvi ar nou », tonne-t-il.
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