
Séduite par une promesse de gains faramineux, une victime d’une arnaque à la cryptomonnaie a perdu Rs 102 500 en investissant sur la plateforme KizzCapital. Après avoir découvert la supercherie, elle a porté plainte à la Cybercrime Unit, mais l’escroc est encore introuvable. L’arnaque soulève des questions sur la réglementation des actifs virtuels.
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La fête de l’Indépendance 2025 restera gravée dans la mémoire d’une personne victime d’une arnaque à la cryptomonnaie sur la plateforme KizzCapital. En deux jours, elle a perdu Rs 102 500. Elle a déposé une plainte auprès de la Cybercrime Unit. Tout a commencé par une publication alléchante sur Facebook promettant des gains faramineux de l’ordre d’un million de roupies en quelques jours seulement. Le post en question, qui a particulièrement attiré l’attention de la victime, semblait provenir du compte d’un ami de confiance. Du moins, c’est ce qu’il pensait. « J’ai sollicité mon ami par message et il m’a conseillé de suivre tout ce que la personne X me dira de faire », confie la victime dans une déclaration accordée au Défi Quotidien.
Le stratagème était simple mais efficace : un investissement initial de Rs 5 000 devait supposément générer Rs 100 000 en à peine quatre heures. Après avoir reçu un lien pour créer un compte, la victime s’est exécutée. Au bout de cinq heures, le solde affichait plus de 2 000 dollars américains. C’était trop beau pour être vrai. Mais l’arnaque ne faisait que commencer. Le mystérieux conseiller aurait ensuite proposé à la victime de booster le montant sur son compte en la convainquant d’injecter Rs 42 500 supplémentaires pour maximiser ses bénéfices alors que celui-ci avait été épuisé.
Pour renforcer la crédibilité de l’opération, l’escroc a même envoyé une photo le montrant prétendument à la banque, en train d’effectuer un dépôt sur le compte de la victime. « J’ai obtenu un reçu m’indiquant que la somme d’un million de roupies avait été versée sur mon compte. Le document semblait authentique, arborant même le logo d’une banque étrangère très connue », témoigne la victime.
Mais lorsqu’elle a constaté que l’argent n’apparaissait pas sur son compte, le ton a changé. « La personne m’a alors réclamé Rs 125 000 supplémentaires pour payer des ‘FTRA Fees’, soi-disant pour justifier la transaction auprès de la banque. J’ai contacté mon établissement bancaire qui m’a confirmé que ces frais n’existaient pas », poursuit la victime, qui a finalement compris qu’elle était tombée dans un piège.
PRATIQUE COURANTE
Le site KizzCapital ne fournit aucune information transparente sur sa date de création ou l’identité de ses dirigeants, signes révélateurs d’une plateforme frauduleuse selon les experts. Le Dr Bhavish Jugurnath, économiste, explique que ces arnaques liées aux cryptomonnaies se sont multipliées ces dernières années à l’échelle mondiale. « Le mode opératoire reste similaire : les escrocs établissent le contact via les réseaux sociaux, puis se présentent comme des ‘conseillers en crypto’ pour solliciter des transferts d’argent », détaille-t-il.
L’expert insiste sur l’importance d’une vérification préalable rigoureuse : « La cryptomonnaie est un domaine hautement technique. Il est crucial de vérifier la capitalisation des plateformes, d’examiner le volume quotidien des transactions et d’identifier les personnes qui gèrent ces services avant tout investissement. » C’est sur le site Web de la Cybercrime Unit que la victime a déposé une plainte le 14 mars 2025. Elle a été convoquée dès le lendemain pour formaliser sa déposition. Une réclamation a également été adressée à sa banque. Cependant, dix jours après ces démarches, la victime déplore qu’aucune mesureconcrète n’ait é té prise pour identifier et poursuivre les escrocs. Entre-temps, Rs 102 500 se sont volatilisés en deux jours, la laissant désemparée.
Les prises de contact
- Message WhatsApp d’un faux officier d’une banque mauricienne.
- L’arnaqueur ou les arnaqueurs utilisait/utilisaient un numéro local et un autre américain pour les échanges.
- L’arnaqueur ou les arnaqueurs réclamait/réclamaient les transferts d’argent sur cinq numéros de compte différents d’une même banque commerciale mauricienne.
Les montants déboursés par la victime
- 12 mars Rs 5 000
- 13 mars Rs 42 500 + Rs 25 000 + Rs 30 000
Ce que dit la loi
Krishna Virahsawmy, directeur d’Apricus International, explique que la Virtual Asset and Initial Token Offering Services (VAITOS) Act, introduite en 2021, était à l’époque avant-gardiste. Depuis, rien n’a été fait selon lui. Il est d’avis que cette loi est aujourd’hui caduque en raison de la constante évolution dans le domaine des actifs virtuels. « Nous serons toujours en retard. Nous étions l’un des premiers pays à introduire une telle loi. Nous aurions pu devenir une plaque tournante », argue-t-il.

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