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Plantation : Roland cultive avec ardeur ses bananes et ses brèdes songe

Roland Roland dans sa bananeraie.

Contre vents et marées, Roland Euphrasie et son frère Désiré s’occupent de leur bananeraie aussi bien que de leur culture de brèdes songe à Bassin Antoine, Chemin-Grenier. On s’y est rendu vendredi matin.

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Si l’accès à la bananeraie est plus ou moins facile, celui menant à la plantation de brèdes songe est un véritable parcours du combattant. Pour y accéder, il faut traverser un étroit sentier en pente de plusieurs mètres, bordant un ravin et donnant sur une rivière. Au moindre faux pas, on risque de chuter lourdement. Et les conséquences seraient désastreuses.

En revanche, ces deux hommes, ayant longtemps dépassé la soixantaine, traversent ce sentier avec une agilité à faire pâlir les plus jeunes. On s’interroge ainsi comment trouvent-ils le courage pour se rendre régulièrement sur ces lieux. Question d’habitude peut-être. Les amoureux de la nature verront, quant à eux, sûrement leurs efforts recompensés par la magnifique vue qui s’offre à eux.

Une partie de la bananeraie se situe sur une partie du terrain dévalant jusqu’à la rivière. L’autre partie se trouve à l’opposé. Au total, la bananeraie couvre une superficie de quelque deux arpents. Tout en marchant, Roland nous confie que ce terrain est la propriété de la famille de son défunt gendre. Après le décès de ce dernier, il a continué à s’en occuper. En chemin, on découvre deux régimes de bananes qui ont été coupés et laissés au sol. Roland nous explique que c’est l’action d’un voleur. « Il les a laissés avec l’intention de venir les prendre plus tard », dit-il.    

S’occuper d’une plantation de bananes n’est pas un travail de tout repos, explique notre interlocuteur. Il nous explique qu’en raison du terrain en pente, il faut fouiller un trou d’une dimension de 60 par 60 cm pour y planter les plantules. Il confie qu’il n’utilise pas d’herbicide car cela affecterait les bananiers. 
Mais, il faut continuellement enlever les mauvaises herbes qui risquent d’étouffer les plantes. « Ce qui n’est pas évident sur un terrain de deux arpents. On fait le travail à deux seulement », précise-t-il.

Et de poursuivre qu’il faut également s’occuper des bananiers dont l’enlèvement des feuilles sèches pour les aérer et favoriser la pousse. C’est au bout de plusieurs mois d’efforts que les bananiers vont produire leurs fruits. Toutefois, comme l’explique Roland, un producteur de bananes doit également s’attendre à de mauvaises surprises. Car, il est soumis directement à la loi de la nature. « Toute la plantation pourrait être mise à plat par un cyclone, une grosse pluie ou encore des vents violents. On doit alors tout recommencer à zéro », dit-il. Il affirme avoir connu une amère expérience dans le passé. 

Roland ne produit que la variété de banane nain. Il les écoule entre 80 sous et Rs 1 l’unité aux marchands.  On apprend que la production des bananes est moindre en hiver, car les plantes pâtissent. Ce qui explique que leurs prix soient plus élevés durant cette période. 

Tout en parlant, on est descendu jusqu’à la mare aux brèdes songe. Roland explique que cette culture nécessite aussi des soins comme le désherbage. « Il faut toujours garder l’endroit propre », dit-il. Vu l’étendue de la plantation de brèdes songe, ce n’est guère une tâche facile, précise-t-il. Ce dernier écoule généralement ses produits dans le voisinage notamment pour les mariages et les fêtes religieuses. Il les vend aussi à des particuliers. 

La visite terminée, on prend le chemin du retour. On doit remonter le ravin. En passant, Désiré n’a pas oublié ses régimes de bananes qu’il transporte sur son épaule.

Rappelons que Roland a exercé plusieurs professions dans le passé. Il a été tantôt laboureur, tantôt tailleur de pierre ou encore receveur d’autobus et contracteur en bâtiment. Il connaît aussi la plomberie et le métier d’électricien. Aujourd’hui, à 68 ans, il se consacre uniquement à ses bananes et brèdes songe.

 

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