Un sentiment d’injustice prévaut au sein de la Mauritius Family Planning and Welfare Association depuis 20 ans. Il empêche les membres de cette association de faire leur travail, c’est-à-dire aller sur le terrain pour sensibiliser les jeunes à la grossesse précoce.
Le souci de la Mauritius Family Planning and Welfare Association (MFPWA) est lié à un problème administratif. Selon leur scheme of duty, les community health care officers sont appelés à agir comme « aide » au personnel de la Santé affecté dans les dispensaires. Ils aident au niveau des medical records, c’est-à-dire remettre leurs cartes aux patientes.
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Dans un premier temps, la MFPWA avait réclamé une allocation pour les officiers qui effectuaient cette tâche.
Le Pay Research Bureau (PRB), dans son rapport publié en 2008, avait recommandé que ce travail soit effectué non par le personnel de la MFPWA, mais par les membres du nursing, soit les infirmiers et infirmières ; et qu’en conséquence une allowance leur soit accordée pour ce service.
Selon une source de la MFPA, cette recommandation du PRB n’a jamais été appliquée. Le personnel du nursing a laissé au personnel de la MFPA le soin de remettre leurs cartes médicales aux patientes, quand elles viennent dans les dispensaires.
Les community health care officers ont donc poursuivi cette tâche, sans toucher la moindre allocation.
« L’ironie, c’est que le personnel du nursing touche l’allocation recommandée par le PRB, alors qu’il n’accomplit pas nécessairement le travail dans tous les dispensaires », déplore avec force notre source à la MFPWA.
La MFPWA travaille sous l’égide du ministère de la Santé. Cette semaine, lors d’une rencontre avec les officiers de la MFPWA, le ministre Anwar Husnoo a insisté que la tâche de remettre les cartes médicales aux patientes revient toujours au personnel de la MFPWA.
« C’est en contradiction avec le rapport du PRB publié en 2008. Depuis vingt ans, nous subissons cette injustice », déplore notre source. Elle souligne que le travail administratif imposé au personnel de la MFPWA a des conséquences dévastatrices.
Pas de causerie dans les collèges
« Vu la charge de travail, nous n’arrivons plus à sortir sur le terrain pour tenir des causeries dans les collèges. Nous n’arrivons plus à lutter contre la grossesse précoce. Et nous savons tous que le nombre de cas de grossesse précoce a sensiblement augmenté ces derniers temps, en raison de ce manque de sensibilisation. Des filles de moins de 15 ans tombent enceintes », indique notre source.
Elle précise que le personnel de la MFPWA n’a plus organisé de causeries dans les collèges depuis plus de 10 ou 12 ans.
Notre source ajoute que la Family Planning a joué un rôle primordial dans le développement économique du pays, en apprenant aux femmes à planifier leur grossesse en diffusant sa devise se résumée ainsi : « grossesse planifié = famille heureuse ».
« Cette obligation faite au personnel de la MFPWA d’émettre des cartes médicales aux patientes touche davantage les dispensaires de la capitale. Ce n’est pas autant le cas dans les dispensaires du Nord », dénonce notre source qui précise que le pays compte 116 dispensaires, 18 area health centres et 5 medi-clinics.
Si notre source affirme que le personnel de la MFPWA est stressé depuis la rencontre avec le ministre Husnoo, le ministère de la Santé, par la voix de son attaché de presse, Jameer Yeadally (NdlR : le ministre lui-même n’a pas répondu à nos appels), a déclaré « qu’il n’y avait aucun problème entre le ministère et la MFPWA ». Concernant l’allowance que toucherait le personnel du nursing sans faire le travail requis, il a déclaré ne pas être courant de ce problème et a demandé du temps pour y répondre.
La rédaction a aussi contacté Nasser Essa de la Nurses’ Union. Lui-aussi a déclaré ne pas être au courant du rapport PRB 2008 et a demandé plus de temps pour le consulter. Notre rédaction a de même appelé le dirigeant de la Nursing Association, Ram Nowzadick, à multiples reprises, mais il n’a pas répondu à nos interrogations.
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